Etats-UnisCourse contre la montre au Sénat pour éviter un «shutdown»
Sans accord avant minuit sur le budget, plusieurs agences et administrations cesseront de fonctionner dès samedi.
Les sénateurs américains sont lancés vendredi dans une course contre la montre pour trouver un accord sur le budget avant minuit et, ainsi, éviter la paralysie partielle de l’Etat fédéral qui menace, appelée «shutdown».
Le Sénat n’avait, vendredi en début d’après-midi, pas encore fixé de calendrier pour voter à son tour sur le programme de dépenses de 467,5 milliards de dollars. Celui-ci avait été adopté mercredi par la Chambre des représentants, l’étape la plus critique car les élus de la frange la plus à droite des républicains, proches de Donald Trump, avaient jusqu’ici réussi à bloquer l’adoption de tout budget pour cette année. C’est désormais au Sénat que les élus républicains s’écharpent, concernant les coupes dans les dépenses. Sans accord avant minuit, plusieurs agences et administrations cesseront de fonctionner dès samedi.
«Nous sommes proches de la ligne d’arrivée, mais il faudra une coopération bipartite pour y parvenir», a déclaré le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Il a assuré que le Sénat chercherait à faire avancer le texte pour une adoption finale plus tard vendredi. Mais les conservateurs pourraient prolonger les débats jusqu’au week-end, plongeant de fait le pays dans la paralysie partielle.
Intenses négociations bipartites
L’année fiscale 2024 des Etats-Unis a débuté le 1er octobre , mais le Congrès n’a pas encore approuvé les 12 projets de loi annuels qui composent le budget fédéral. Élaboré au cours de mois d’intenses négociations bipartites, l’accord ne représente qu’une partie du budget total des Etats-Unis. Il permettrait ainsi aux ministères et agences clés, notamment l’agriculture, le commerce, la justice, la science, l’environnement, le logement et les transports, de fonctionner jusqu’à la fin de l’exercice financier, le 30 septembre.
Certaines des batailles les plus controversées, concernant le Congrès, comme l’armée ou la sécurité des frontières, ont été reportées au profit d’un deuxième paquet qui doit parvenir sur le bureau du président Joe Biden d’ici le 22 mars. Le calendrier du vote est menacé par les luttes internes entre républicains au sujet d’une part des amendements, d’autre part de dispositions contournant le processus normal de choix des projets bénéficiant de fonds.
«Une tirelire politique»
Car les conservateurs jugent certaines dépenses excessives, citant par exemple 1 million de dollars pour un centre de justice environnementale à New York, 4 millions de dollars pour une promenade au bord de l’eau dans le New Jersey et 3,5 millions de dollars pour un défilé de Thanksgiving dans le Michigan. «Les contribuables américains ne devraient pas être utilisés comme une tirelire politique», a déclaré le sénateur républicain de Floride, Rick Scott. Mais plus d’une dizaine d’élus républicains ne le voient pas du même oeil. Et le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a rejeté leur proposition.
L’accord comprend 1 milliard de dollars supplémentaires pour un programme nutritionnel fédéral destiné aux mères à faible revenu et à leurs bébés, une priorité pour les démocrates, et prévoit d’augmenter les aides au logement et les dépenses pour les anciens combattants. Mais il comporte des réductions de budget allant jusqu’à 10% pour certaines agences fédérales qui sont dans la ligne de mire des républicains, comme le FBI ou l’Agence de protection de l’environnement (EPA).