Brûlée vive en 2020: l'auteur du crime condamné à 30 ans de prison

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FranceBrûlée vive en 2020: l'auteur du crime condamné à 30 ans de prison

Jonathan Boillet a été condamné vendredi à 30 ans de prison, dont une peine de sûreté de 20 ans, pour le meurtre de sa compagne Sandy Cucheval. 

La victime avait succombé à ses blessures.

La victime avait succombé à ses blessures.

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Coupable d'un crime effroyable, Jonathan Boillet a été condamné vendredi à 30 ans de prison, dont une peine de sûreté de 20 ans pour le meurtre de sa compagne, survenu en 2020 dans le nord de la France.

«Tu m’appartiens, tu ne pourras jamais me quitter. Le jour où tu me quittes, je te crève», telles sont les paroles de l’accusé, prononcées peu avant la mort de sa compagne et rappelées par l’avocat général, lors de ses réquisitions devant les Assises du Pas-de-Calais.

Aspergée d’essence et brûlée vive dans la voiture où se trouvait le couple le 10 novembre 2020, Sandy Cucheval était décédée une semaine plus tard à l’hôpital de Lille. L’accusé, qui avait maintenu la thèse de l’accident jusqu’au procès ouvert mardi, a fini par reconnaître jeudi que les preuves l’accablaient, tout en assurant n’avoir aucun souvenir.

«Je fais un pas de côté. Je le dis: Jonathan Boillet est coupable du meurtre de Sandy Cucheval, que les choses soient dites», a lancé dès le début de sa plaidoirie l’avocate de l’accusé, Anne-Céline Lemonnier. Se disant «absolument convaincue» qu’il s’agit d’un déni traumatique, Me Lemonnier a appelé la justice à «accompagner Monsieur Boillet dans une démarche pour qu’il puisse passer outre». Ce dernier n’a pas semblé réagir à l’énoncé du verdict.

Déjà condamné

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, il a assuré des sanglots dans la voix qu'il souhait s'excuser: «Mais si mes excuses ne sont pas acceptables pour la famille, je comprends très bien.»

Déjà condamné à huit reprises par le passé, dont quatre fois pour des violences sur une précédente compagne qui était également la mère de ses enfants, l’homme était sorti de prison le 29 juin 2020. Il faisait l’objet d’un suivi socio-judiciaire au moment des faits, une «main tendue» qu’il n’a pas saisie, souligne l’avocat général.

«Pour les féminicides et plus particulièrement pour celui-là, assez unique dans sa monstruosité, la peine doit être à la hauteur de la souffrance des victimes», plaide l’avocate de la fille et de l’ex-belle-mère de Sandy Cucheval, Nathalie Tomasini.

Enfants également menacés

Auprès de Jonathan Boillet, avec qui elle était en couple depuis trois mois au moment de sa mort, Sandy Cucheval était «enfermée», pointe Me Cherifa Benmouffok, avocate de sa mère. Il avait également menacé de la brûler avec ses enfants.

Au dernier jour de procès, une série de photos de la victime a été diffusée, notamment en compagnie de ses enfants et toujours souriante. Puis un cliché présenté par Me Tomasini la montre le visage entièrement calciné, la peau cloquée et roussie, le crâne sans cheveux. Sidération et sanglots ont alors envahi les bancs de la famille. Jonathan Boillet, lui, a baissé les yeux.

Dépendance et abus

Selon lui, les bières et la vodka consommées tout au long de la journée du 10 novembre 2020 l’ont mené à un «blackout» dont il ne s’est réveillé que quand la voiture a pris feu.  «C’est bien moi qui l’ai arrosée d’essence, on peut pas dire le contraire», a-t-il reconnu jeudi, acculé par des expertises accablantes. Mais il refuse d’admettre avoir allumé volontairement le feu et avoir voulu la tuer.

Cet alcoolisme et ses dépendances à diverses drogues sont liés selon lui à des viols subis alors qu’il était enfant, commis par un oncle. Des sévices qu’il «porte en bandoulière, comme un totem d’immunité», a accusé Nathalie Tomasini. «Vous avez tué madame Cucheval, vous la tuez une deuxième fois en n’offrant pas aux victimes cette vérité dont elles ont tant besoin», a asséné Alexandre Braud, avocat de deux enfants de la victime.

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