Le mandat de négociation de la Suisse avec l'UE est avancé

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L'après coup de froidLe mandat de négociation de la Suisse avec l'UE est avancé

Les paquets sur lesquels le Conseil fédéral est prêt à discuter ont été détaillés.

Le Conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Il souhaite aller «aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire».

Le Conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Il souhaite aller «aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire». 

AFP

La Suisse a adopté vendredi un mandat de négociation pour se rapprocher de l’Union européenne. L'UDC dénonce «une soumission totale à l’UE». Les syndicats s'inquiètent d'«une grave détérioration de la protection des salaires».

Les négociations débuteront «vraisemblablement au courant du mois de mars» quand la Commission européenne aura elle-même obtenu le feu vert du Conseil européen, a indiqué le Conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères, Ignazio Cassis.

Mendat définitif

Lors d’un point de presse, le Conseiller fédéral a présenté le mandat définitif sur la base duquel se dérouleront les négociations avec la Commission européenne.

Le Conseil fédéral avait procédé à une vaste consultation depuis la fin 2023 pour recueillir les points de vue des acteurs de l’économie suisse mais aussi du parlement et des cantons.

Les périmètres détaillés

Fort d’un large soutien, il a affiné le périmètre de négociations sur les différents paquets sur lesquels il est prêt à discuter un rapprochement: marché de l’électricité, transports terrestres, produits agricoles, immigration, protection des salaires, éléments institutionnels et accord de libre-échange.

Les rapports entre la Suisse et son premier partenaire économiques sont compliqués. Ils sont pour l’heure régis par de nombreux accords bilatéraux.

Après des années de négociations, Berne avait tout simplement quitté la table en 2021 estimant qu’un accord global n’avait aucune chance de convaincre en Suisse. Ce retrait, brutal, avait jeté un froid glacial entre l’UE et la Suisse. Les deux parties ont repris langue mi-2022.

Le nouveau projet ne convient ni à l’UDC, ni aux syndicats qui s’inquiètent de la protection des salaires. Les autres partis et le patronat, ainsi que les cantons, se montrent en revanche plus positifs.

Parallèlement aux négociations avec la Commission européenne, l’administration va discuter avec les partenaires concernés dans les domaines de l’immigration, de l’électricité, de la protection des salaires et des transports terrestres, afin de définir les mesures d’accompagnements sur le plan intérieur à un éventuel accord.

«Aussi vite que possible...»

Le parlement, et très certainement le peuple, auront ensuite à se prononcer. Pour Ignazio Cassis, «on est dans un processus très démocratique et il faut que ce processus puisse aller jusqu’au bout».

Le Conseiller fédéral reste extrêmement prudent sur le calendrier. Il espère boucler les négociations d’ici à la fin de l’année. Reprenant une formulation déjà utilisée par Alain Berset pendant la crise du covid, il souhaite aller «aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire».

(AFP)

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