Présidentielle 2024: Au Mexique, Xochitl Galvez candidate du Front de l’opposition

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Présidentielle 2024Au Mexique, Xochitl Galvez candidate du Front de l’opposition

Xochitl Galvez, 60 ans, souhaite devenir la première femme présidente dans l’histoire du Mexique, tout comme sa possible future rivale, l’ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum.

Xochitl Galvez lors d’une conférence de presse à Mexico le 29 août 2023.

Xochitl Galvez lors d’une conférence de presse à Mexico le 29 août 2023.

AFP

La sénatrice de droite Xochitl Galvez sera la candidate «unique» de la principale coalition de l’opposition à l’élection présidentielle au Mexique en juin 2024, a indiqué mercredi un de ses soutiens, renforçant l’hypothèse d’un duel face à une autre femme politique, Claudia Sheinbaum.

«Tout ne fait que commencer. Étape suivante! Personne ne nous arrêtera» a réagi sur X (ex-Twitter) la cheffe d’entreprise d’origine indigène qui a réveillé en deux mois une opposition divisée, affaiblie et aphone.

Xochitl Galvez, 60 ans, souhaite devenir la première femme présidente dans l’histoire du Mexique, tout comme sa possible future rivale, l’ex-maire de Mexico Claudia Sheinbaum.

Claudia Sheinbaum est la favorite dans la course à l’investiture du parti de gauche au pouvoir Morena, avec l’ex-ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard. Les deux rivaux seront départagés par une enquête d’opinion dont les résultats seront connus le 6 septembre.

À neuf mois du scrutin, qui tient déjà le pays en haleine, le Front ( «Frente amplio») de l’opposition connaît lui déjà sa championne, qui s’est déclarée il y a à peine deux mois. «Nous avons pris la décision de soutenir la candidature unique en la personne de Xochitl Galvez», a en effet annoncé à la presse Alejandro Moreno, qui dirige le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), l’ancien parti-Etat. Le PRI est l’un des trois piliers du Front de l’opposition avec le Parti d’action nationale (PAN, libéral-conservateur), qui soutient Xochitl Galvez, et le PRD (centre gauche).

Des «ovaires» contre la violence

Avec cette annonce, Alejandro Moreno a de facto reconnu que le PRI se désistait au profit de Xochitl Galvez, avant même la fin d’un processus de désignation – une sorte de primaire – qui était prévu pour dimanche. La candidate du PRI, Beatriz Paredes, était en effet devancée largement par Xochitl Galvez dans l’enquête d’opinion qui devait départager les deux pré-candidates. Les résultats de ce sondage avaient été publiés mercredi par l’opposition (57,58% pour Galvez, 42,42% pour Paredes).

Le résultat final était cependant attendu dimanche à l’issue d’un vote, qui devait compléter l’enquête d’opinion. Le Front n’a pas précisé s’il maintenait cette consultation, maintenant qu’il dispose d’une candidate «unique».

Autre petite révolution dans la vie politique mexicaine: le PRI ne devrait donc pas être représenté à l’élection présidentielle de 2024. C’est une première pour un parti-Etat au pouvoir pendant 70 ans jusqu’en 2000, puis de retour aux affaires entre 2012 et 2018.

Adepte d’un parler cru, Xochitl Galvez complique la stratégie du président de gauche sortant Andres Manuel Lopez Obrador et des candidats à sa succession, qui affirment vouloir défendre les populations pauvres et les communautés indigènes. Elle-même née d’un père indigène otomi et d’une mère métisse dans une famille pauvre, Xochitl Galvez est une «self-made woman», selon le Financial Times qui lui a consacré un long portrait en juillet.

Signe d’inquiétude de l’exécutif, jusque-là grand favori pour 2024: Xochitl Galvez est devenue la cible des attaques du président sortant, qui l’a traitée de «candidate de la mafia du pouvoir». L’institut national électoral (INE) a même dû demander à Andres Manuel Lopez Obrador d’arrêter de parler de la sénatrice. «Personne ne me contrôle, pas même mon mari», a prévenu Xochitl Galvez, en accusant le président de sexisme.

Adepte du franc-parler, Galvez a aussi promis qu’elle aurait des «ovaires» pour lutter contre la narcoviolence responsable d’une bonne partie des quelque 30’000 homicides enregistrés chaque année au Mexique.

Populaire, le président sortant Lopez Obrador ne peut pas se représenter selon la Constitution de 1917 qui prévoit un mandat présidentiel unique de six ans.

(AFP)

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