Découverte d'une possible nouvelle victime d'Émile Louis

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FranceDécouverte d'une possible nouvelle victime d'Émile Louis

Un crâne trouvé dans le cimetière du tueur en série a été identifié et ce n'est pas celui d'une des sept victimes connues. 

Émile Louis en 2004 à Rouvray, lors d'un déplacement de la cour d'assises de l'Yonne sur les lieux où ont été retrouvés en 2001 les corps de Madeleine Dejust et Jacqueline Weis et où a été retrouvé plus tard le crâne.

Émile Louis en 2004 à Rouvray, lors d'un déplacement de la cour d'assises de l'Yonne sur les lieux où ont été retrouvés en 2001 les corps de Madeleine Dejust et Jacqueline Weis et où a été retrouvé plus tard le crâne. 

AFP

Mercredi 6 mars 2024, le parquet d'Auxerre a indiqué qu'un nouveau crâne a été identifié dans le «cimetière» des victimes du tueur en série Émile Louis, situé dans l'Yonne. C'est celui d'une femme jusqu'alors inconnue et une association de parties civiles estime qu'il s'agit d'une nouvelle victime de l'assassin.

«L'ADN du crâne retrouvé et les recherches en parentèle permettent de considérer avec vraisemblance que l'ossement considéré appartiendrait à Marie Jeanne Ambroisine Coussin, née en 1935», a indiqué à l'AFP le procureur Hugues de Phily. C'était une enfant de l'assistance qui vivait seule en foyer. Elle avait disparu en 1975. Son foyer se trouvait sur le trajet qu'empruntait Émile Louis en tant que chauffeur de bus. Cette femme ne figurait pas sur la liste des sept victimes connues du tueur en série, interpellé en 2000 pour avoir assassiné ces jeunes handicapées de l'assistance sociale, entre 1977 et 1979.

«L'enquête ne permet pas d'aller plus en avant pour le moment», a ajouté le procureur, interrogé sur la possibilité qu'il s'agisse d'une nouvelle victime d'Émile Louis. «Aucune piste n'est privilégiée car aucun élément objectif ne le permet», a-t-il expliqué.

Fouiller toute la zone

«C'est sûrement la huitième victime d'Émile Louis qui a été retrouvée», estime cependant Pierre Monnoir, président de l'Association de défense des handicapés de l'Yonne, qui représentent quatre parties civiles. Il en veut pour preuve que le crâne a été retrouvé «entre les deux corps» de victimes d'Émile Louis. Le tueur avait indiqué cet endroit, mais seules les dépouilles de deux victimes, sur les sept connues, avaient été retrouvées en 2000. Le président demande que, dorénavant, «on fouille toute la zone» où ont été retrouvés les restes, ce qui n'a pas encore été fait, s'étonne-t-il.

Condamné à la prison à perpétuité en 2004, puis une nouvelle fois en appel en 2006, Émile Louis est mort en octobre 2013 à Nancy à l'âge de 79 ans.

Didier Seban, avocat spécialiste des «cold cases», les affaires non élucidées, et qui représente la famille Coussin, a indiqué à l'AFP avoir saisi le parquet pour demander une fouille extensive. «À l'époque, on avait insisté pour l'avoir, mais on nous avait opposé le manque de moyens», a-t-il dit.

Crâne découvert en 2018

Le crâne a été découvert en décembre 2018 à Rouvray, dans l'Yonne. Les enquêteurs avaient alors espéré qu'il s'agisse d'une des victimes non encore retrouvées mais l'analyse ADN n'avait rien donné.

Des années plus tard, les progrès scientifiques aidant, une nouvelle recherche avait été rendue possible, mais cette fois basée sur l'ADN «de parentèle». Cette méthode permet de relier une empreinte génétique avec d'autres issues de la même parenté afin d'en vérifier la conformité avec celles présentes dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

(M.P./AFP)

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