Sierra LeoneCimetières gardés par la police après des vols d'os humains
Les pillages nocturnes de tombes se multiplient dans la capitale. Les ossements serviraient de matière première à une drogue, nommée «kush».
Les autorités de Freetown, capitale de la Sierra Leone, vont déployer des policiers armés pour protéger les cimetières pendant la nuit, après une vague de vols d’os sur des cadavres.
«Le Conseil municipal de Freetown a noté avec dégoût qu’on violait de manière grossière le repos paisible de nos compatriotes décédés en ouvrant leurs caveaux et (...) en manipulant les morts pour emporter leurs os», a déclaré le Conseil municipal dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP.
L’accès aux cimetières est désormais interdit à partir de 19 heures tous les jours, ainsi que toute activité à l’intérieur des nécropoles. Le Conseil municipal a précisé que du «personnel de police armé» serait posté dans les cimetières pour punir ceux qui désobéiraient à l’ordre.
Une source policière n’a pas précisé dans l’immédiat quand le personnel serait déployé ni le nombre de cimetières concernés par cette surveillance.
Drogue artisanale
Ces restes humains seraient volés afin de produire du «kush», une drogue qui imiterait les effets du cannabis et qui fait des ravages chez les jeunes depuis quelques années, selon un responsable des autorités de Freetown, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.
Les affirmations selon lesquelles des os broyés servent à produire du kush sont aussi relayées par les médias locaux et les réseaux sociaux, mais l’AFP n’a pu les corroborer. Cette drogue est constituée d’un mélange de substances chimiques, mais sa composition précise n’a pas encore été documentée scientifiquement.