Le patron du Centre français du cinéma sera jugé en juin

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Accusé d'agression sexuelleLe patron du Centre français du cinéma sera jugé en juin

En 2020, le président du CNC aurait jeté son dévolu sur son filleul. Il conteste les accusations. 

Dominique Boutonnat.

Dominique Boutonnat.

AFP

Nouvelle déflagration dans le cinéma français: le président du puissant Centre national du cinéma (CNC), Dominique Boutonnat, sera jugé pour agression sexuelle sur son filleul, a indiqué mercredi le parquet.

L’annonce de ce procès intervient alors que le monde du cinéma français est ébranlé par une succession d’accusations de violences sexuelles, visant de grands noms, comme l’acteur Gérard Depardieu.

La mise en retrait ou démission de Dominique Boutonnat est réclamée depuis de longs mois par des militants.

Des faits qui remontent à 2020

Dominique Boutonnat, aujourd’hui âgé de 54 ans et qui conteste vigoureusement les accusations, a été accusé en octobre 2020 par son filleul de faits remontant au mois d’août de la même année, lors de vacances en Grèce, quand ce dernier avait 21 ans.

Dans la plainte, le jeune homme accuse son parrain d’avoir tenté de le «masturber» après s’être baigné nu dans la piscine. «Je le masturbe pour qu’il arrête de me toucher», dénonce-t-il, assurant que son parrain a ensuite essayé de lui imposer une fellation.

«Baisers consentis»

Depuis le début, le président du CNC évoque lui des «baisers consentis», «des gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose», avait affirmé en 2022 son avocat Emmanuel Marsigny.

Malgré son inculpation, M. Boutonnat avait été reconduit à son poste par le gouvernement en juillet 2022.

Le syndicat CGT-spectacle avait appelé à sa démission en octobre 2022, et le collectif 50/50, qui milite pour la parité dans l’industrie cinématographique, avait déploré sa reconduction.

Judith Godrèche en faveur d'un retrait

L’actrice Judith Godrèche, qui a porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des faits remontant à son adolescence et milite pour la protection des enfants contre les violences sexuelles, particulièrement dans le milieu du cinéma français, a plaidé le 29 février devant le Sénat pour la mise en «retrait» de ses fonctions de M. Boutonnat.

Interrogés par l’AFP, ni le CNC ni l’avocat de M. Boutonnat n’ont souhaité réagir. «La date envisagée pour ce procès est fixée pour l’instant au 14 juin» à Nanterre, en région parisienne, a précisé le parquet.

Dominique Boutonnat, ancien producteur de cinéma, est depuis 2019 à la tête du très puissant CNC, un organisme sous la tutelle du ministère de la Culture, chargé de soutenir et de règlementer le secteur du cinéma.

(AFP)

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