Les États donnent un avis favorable au retour de l'atome

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Mix énergétiqueLes États donnent un avis favorable au retour de l'atome

La Chambre des cantons réhabilite prudemment l'énergie nucléaire. Les socialistes dénoncent.

Eric Felley
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Eric Felley
La centrale de Beznau 2, mise en service en 1971, fait l'objet de contrôles réguliers.

La centrale de Beznau 2, mise en service en 1971, fait l'objet de contrôles réguliers.

Confédération

Alors que le Conseil national avait refusé une motion visant à réintégrer l'énergie nucléaire en décembre dernier, le Conseil des États a accepté mardi un postulat du président du PLR Thierry Burkart visant à prolonger la durée de vie des centrales existantes et d'étudier l'option de nouvelles installations, au cas où. 

Rappelons que les Suisses ont voté l'abandon du nucléaire en 2017 (par 58,2% des voix) en soutenant la stratégie énergétique 2050. La conseillère aux États Céline Vara (V/NE) a rappelé aussi que nous avons «les plus vieilles centrales nucléaires encore en activité dans le monde. Beznau 1, qui a le plus vieux réacteur encore en fonction, a été mise en service en 1969 alors qu'elle devait avoir une durée de vie de maximum 40 ans. Aujourd'hui, elle en a 55. Beznau 2 a seulement 2 ans de moins. 60 ans, c'est assez». 

Des «hypothèses erronées»

Mais Thierry Burkart estime, lui, que la stratégie énergétique 2050 «a été élaborée sur des hypothèses erronées; elle ne permettra donc pas d’assurer correctement l’approvisionnement en électricité. On a nié les besoins d’électricité supplémentaires et surestimé clairement le potentiel des mesures d’économie». Il propose ainsi de réfléchir à de nouvelles installations nucléaires en cas de problème d'approvisionnement en hiver. Le Conseil fédéral devrait envisager «un scénario pour la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le cas où la mise en place d’autres capacités à faibles émissions progresserait trop lentement». Il a été suivi par 30 voix à 13.

Des coûts «monstrueux»

Pour le parti socialiste, Mathilde Crevoisier (PS/JU) a pointé du doigt les enjeux financiers en rappelant que la Suisse misait déjà sur les énergies renouvelables: «On le sait et les défenseurs de l'énergie atomique, qui sont nombreux dans ce Conseil, le savent: les technologies dont on parle, même les remplacements de composants des centrales, coûtent. Elles ne sont pas encore au point actuellement. C'est vrai qu'il y a de la recherche qui se fait, mais on est dans des montants qui sont monstrueux, et je crois que dans la situation financière actuelle de la Confédération, on n'a pas les moyens de miser sur deux chevaux».

Un postulat sans grand effet

Le Conseil fédéral, par la voix d'Albert Rösti, demeure prudent: «L’acceptation du postulat ne préjuge pas de la levée de l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires. La prise en compte du scénario permet toutefois de prendre des décisions en toute connaissance de cause. Le Conseil fédéral précise en outre qu’une éventuelle modernisation des centrales nucléaires ne doit pas grever les finances fédérales».

Le postulat accepté n'aura toutefois pas d'effets dans l'immédiat sur la politique du Parlement et de la Suisse avec le nucléaire. Il y a un mois, les milieux de l'atome ont déposé une initiative populaire intitulée: «De l'électricité pour tous en tout temps (Stop au blackout)», qui demande la réhabilitation du nucléaire. Le peuple devra à nouveau se prononcer.

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