FranceLe vert Julian Bayou visé par une plainte de son ex
Anaïs Leleux accuse l'ancien leader d'Europe Écologie les Verts d'avoir abusé de sa faiblesse psychologique.
L’ancien leader Europe Écologie les Verts (EELV), Julien Bayou, est visé par une plainte de son ex-conjointe, Anaïs Leleux, pour harcèlement moral et abus de faiblesse, qui est «actuellement à l’analyse», a indiqué mercredi le parquet de Paris, joint par l’AFP.
La plainte visant le député a été enregistrée mardi par le parquet, qui l’analyse, a indiqué le ministère public, confirmant une information du site Les Jours. Anaïs Leleux, militante féministe, a également porté plainte contre X «pour non-assistance à personne en danger», a-t-elle indiqué aux Jours. Cette plainte «contre EELV» est également à l’analyse, selon le ministère public. Contactés, Julien Bayou et le parti EELV n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Dans un long entretien diffusé mardi, Anaïs Leleux a expliqué aux Jours reprocher «des violences psychologiques» à son ex-compagnon, qui lui a «fait croire» qu’elle était «folle». «Je ne sortais plus de la maison parce que j’avais peur de faire peur, de faire du mal. Jusqu’au jour où j’ai vu une psychologue qui m’a demandé: «Mais qui vous dit que vous êtes folle?» Et quand je lui ai donné le nom de Julien Bayou, elle s’est liquéfiée et a fini par me dire qu’elle connaissait d’autres femmes qui avaient eu affaire à lui», affirme la plaignante.
Après la rupture fin 2021, Anaïs Leleux relate deux tentatives de suicides, bouleversée par «des témoignages d’autres femmes» qu’elle reçoit sur les «comportements problématiques» de son ex-compagnon. «Je culpabilise, je me dis que je lui ai servi de caution féministe», dit la trentenaire qui a milité au sein d’Amnesty International, NousToutes et fondé le collectif Pourvoir féministe.
«Il s’est acharné sur moi»
Elle l’accuse aussi d’abus de faiblesse. Alors qu’elle était «suicidaire» et en «stress post-traumatique», elle signe «plein de papiers»: «Une convention de séparation, un protocole d’accord, un acte de vente…». «Il s’est acharné sur moi alors que j’étais au bout du rouleau», juge-t-elle.
La militante, qui a déposé plainte contre X pour non assistance à personne en danger, veut que la justice entende «tous ceux qui ont contribué à (la) violenter psychologiquement pour le défendre»: «Un certain nombre de militants et cadres du parti EELV», qui n’ont «pas réagi».
Elle estime aussi que le protocole de la Cellule d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles (CVSS) au sein d’EELV, saisie en juillet 2022, l’a «mise en danger»: membres «pas solidement formés», enquête non «externalisée», «accès au nom des plaignantes»...
Une instrumentalisation à des fins politiques
À la suite de la révélation publique, en septembre 2022, de l’enquête interne le visant, Julien Bayou avait démissionné du secrétariat national du parti. Par la voix de son avocate, il avait dénoncé «une instrumentalisation du combat» contre les violences faites aux femmes «à des fins politiques», à l’approche du Congrès du parti.