François Roulet «fier et ému» de reprendre Temps Présent

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InterviewFrançois Roulet «fier et ému» de reprendre Temps Présent

Le journaliste de 41 ans présente pour la première fois le vénérable magazine de reportages de la RTS, jeudi soir. Que nous réserve son duo avec Elisabeth Logean?

Laurent Flückiger
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Laurent Flückiger

À la Télévision romande, «Temps Présent» est une institution. En avril prochain, le magazine de reportages fêtera ses 55 ans d'antenne — seule Panorama lancée en 1953 sur la BBC fait mieux —, ses audiences frôlent les 40% de parts de marché et y travailler est une fierté. C'est ce que ressent François Roulet.

Après presque huit ans à «Mise au point», le Vaudois de 41 ans sera l'un des deux nouveaux visages de l'émission à partir de jeudi 7 mars. Lui et Elisabeth Logean reprennent le rôle de présentation-production tenu pendant près de vingt ans par Jean-Philippe Ceppi. Mais pas seulement, puisque les deux journalistes mèneront aussi des enquêtes.

Qu’est-ce que ça fait de reprendre le vénérable magazine «Temps Présent»?

C'est un mélange d'appréhension et d'excitation, c'est émouvant. Il y a évidemment de la fierté et c'est relativement impressionnant par rapport à l'histoire de l'émission, qui a quand même structuré l'histoire de la télé en Suisse romande. J'ai des souvenirs de préadolescent de «Temps Présent». J'avais été marqué par les enquêtes sur l'Ordre du Temple Solaire. Et puis, j'ai eu la chance d'y travailler durant six mois après mon stage à la RTS. C'était le Graal.

Pourquoi y aller à deux, avec Elisabeth Logean?

Pour pouvoir continuer à faire du terrain. C'est Elisabeth qui m'a approché, l'été dernier. La production de «Temps Présent» est un job à plein temps et la présentation en est une petite composante. Cela veut dire le choix et l'accompagnement des sujets, l'anglage et toutes les questions juridiques et déontologiques qui vont avec. On va alterner production et reportage tous les trois mois. Par contre, les téléspectateurs nous verront à l'antenne à tour de rôle chaque semaine.

Vous lancerez désormais vos reportages dans le style de Bernard de La Villiardière?

Non, on ne fera pas de journalisme à la française très incarné. En reportage, on ne va pas se mettre en scène. Par contre, avec Elisabeth, on aimerait bien développer le portrait enquêté. Raconter dans un long format la trajectoire des personnalités qui dépassent un peu le cadre, avec des images d'archives et des témoignages. 

«Le but n'est pas de transformer «Temps Présent» en émission de plateau»

François Roulet, producteur et présentateur de «Temps Présent»

Que présenterez-vous, ce soir?

Deux reportages. Le premier est sur les mal-logés avec des témoignages de Romands. Le second est une enquête sur l'ex-chocolatier Jürg Läderach et les accusations de maltraitance d'enfants. Les téléspectateurs découvriront aussi un nouvel habillage, avec un nouveau plateau et un nouveau générique. On est très content du résultat. Mais le but n'est pas de transformer «Temps Présent» en émission de plateau. La star reste le reportage. Même si on ne s'interdit pas, au cas par cas, de compléter une enquête par une interview.

L'enquête est toujours un genre qui plaît?

Oui, mais davantage quand elle parle de la Suisse ou de la Suisse romande. Aujourd'hui, nos concurrents ne sont plus seulement les chaînes de TV linéaires. Il y a aussi les plate-formes, là où il y a justement des docs très bien torchés sur des histoires internationales. Mais, notre marché étant trop petit, elles ne viennent pas enquêter ici. Et c'est là qu'on doit montrer notre savoir-faire.

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