Le Planning familial de Strasbourg tagué après la constitutionnalisation de l’IVG

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Anti-avortementLe Planning familial de Strasbourg tagué après la constitutionnalisation de l’IVG

Le lieu a été déjà à plusieurs reprises graffer. Des personnes contre l'avortement prennent aussi régulièrement de faux rendez-vous.

Les mots «Planning assassin» ont été tagués sur la devanture du Planning familial de Strasbourg.

Les mots «Planning assassin» ont été tagués sur la devanture du Planning familial de Strasbourg. 

AFP

Après l’inscription de l’IVG dans la Constitution, les mots «Planning assassin» ont été tagués sur la devanture du Planning familial de Strasbourg, a constaté mardi un journaliste de l’AFP.

«Nous allons porter plainte, tout comme nous l’avons déjà fait précédemment, ce n’est pas la première attaque de ce type malheureusement», a réagi Claire Riffel, salariée du Planning familial.

«La question de l’impact sur notre public nous ennuie, le message est apposé à un endroit où on vient chercher un accompagnement et une absence de jugement. Cela contrevient à la possibilité pour les personnes de venir trouver ce lieu ressource», a-t-elle ajouté.

Le tag a fait l’objet d’une condamnation immédiate de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), principal partenaire du Planning familial dans le département.

«C’est une vraie attaque contre le Planning, contre l’IVG», a déploré Nicolas Matt, vice-président de la CEA chargé de la jeunesse, dénonçant un «acte odieux».

«C’est un message culpabilisant, il faut penser aux jeunes filles qui vont venir ici, qui sont déjà dans des démarches psychologiquement difficiles», a-t-il poursuivi. «Avec l’inscription de l’IVG dans la Constitution, même si c’est une avancée considérable, c’est un droit pour lequel il va falloir continuer à se battre».

«Cette attaque nous montre une nouvelle fois, s’il en était besoin, que le combat pour protéger les droits des femmes doit se poursuivre et s’accentuer», a réagi dans un communiqué le député du Bas-Rhin Bruno Studer.

Actes récurrents

La France est devenue lundi le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG), après une approbation très large du Parlement réuni en Congrès au Château de Versailles.

Mais le droit à l’interruption volontaire de grossesse reste «en danger» et «à la merci de ceux qui en décident», avait alerté le Premier ministre Gabriel Attal devant les parlementaires.

Les locaux du Planning familial de Strasbourg avaient déjà été ciblés à plusieurs reprises en mars 2023 par des tags s’opposant au droit à l’avortement.

La fondatrice de l’Institut médical Simone Veil, à Rouen, qui accompagne des femmes dans les démarches en vue d’une IVG, a annoncé à l’AFP avoir porté plainte mardi après des «actes de malveillance récurrents».

«Des personnes bloquent de faux rendez-vous jusqu’à trois fois par semaine, il y en a un peu plus depuis trois semaines et le débat sur l’inscription dans la Constitution», a regretté la docteure Marianne Lainé.

«Provoquer une perte de chance pour des patientes est répréhensible. Notre site internet est actuellement piraté par un site pornographique et la première ministre Elisabeth Borne a annulé une visite l’été dernier après que «Borne ta mère aurait dû avorter» eut été tagué sur un mur en face de l’institut», a-t-elle précisé.

(afp)

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