Guerre en UkraineKiev affirme avoir détruit le Sergueï Kotov en mer Noire
Des blogueurs militaires russes, proches de l’armée, ont confirmé la destruction.
L’Ukraine a revendiqué mardi avoir détruit un navire de guerre russe près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie, un nouveau camouflet infligé à Moscou dans cette zone stratégique de la mer Noire.
Kiev dit aussi avoir frappé un dépôt de pétrole dans la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine. Ces dernières semaines, les attaques semblables contre des sites pétroliers se sont succédé en Russie.
Touché par des drones
Sur la mer Noire, la marine ukrainienne a affirmé qu’une «unité spéciale» avait dans la nuit de lundi à mardi «détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergueï Kotov», «touché par des drones maritimes Magura V5».
La frappe a été effectuée «dans les eaux territoriales ukrainiennes, près du détroit de Kertch», a-t-elle précisé, ajoutant que le navire avait déjà été «gravement endommagé» en septembre dernier au cours d’une précédente action des forces ukrainiennes.
Le président Volodymyr Zelensky s’est félicité d’une nouvelle attaque sur un vaisseau russe montrant, selon lui, «ce dont l’Ukraine est capable». «Il n’y a pas de refuge pour les terroristes russes en mer Noire et il n’y en aura jamais. Et il n’y aura pas non plus d’espace sûr pour eux dans le ciel», a-t-il martelé.
L’opération a été réalisée par le renseignement militaire ukrainien (GUR) avec la coopération de la marine.
Le GUR a diffusé mardi une vidéo en noir et blanc montrant la frappe présumée. Sur les images, on peut voir un drone naval s’approchant du Sergueï Kotov – long de 94 mètres – puis une explosion avec une grande flamme, de la fumée et des débris projetés au-dessus de ce bâtiment.
Le ministère russe de la Défense n’a pas fait jusque-là de commentaires officiels sur cette attaque mais des blogueurs militaires russes, proches de l’armée, l’ont confirmée, certains soulignant l’incapacité de la marine russe à se défendre.
Flotte en retraite
En deux ans de guerre, les forces de Kiev ont réussi à faire battre en retraite la puissante flotte russe en mer Noire à l’aide de missiles et de drones marins, permettant la réouverture d’un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes en faisant fi des menaces de bombardements.
Les militaires ukrainiens avaient affirmé début février qu’environ un tiers des navires de guerre russes avaient été «mis hors d’état de nuire» dans cette zone.
Sur le front, l’armée ukrainienne souffre toujours d’un manque d’armes et de munitions pour repousser les assauts russes, notamment près d’Avdiïvka, une ville de l’est de l’Ukraine qu’elle a perdue mi-février après quatre mois de combats meurtriers.
Au sujet de l’aide à Kiev, le président français Emmanuel Macron est à Prague pour soutenir une initiative tchèque en vue d’acheter des munitions non européennes et de les fournir aux Ukrainiens.
«Sursaut stratégique»
Il a appelé les alliés de l’Ukraine à «ne pas être lâches» face à une Russie «devenue inarrêtable», «assumant» d’avoir appelé à un «sursaut stratégique» en évoquant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales sur le sol ukrainien.
Il a néanmoins affirmé qu’il ne voulait pas d'«escalade» avec Moscou.
A Bruxelles, la Commission européenne a de son côté proposé mardi de financer une partie des achats d’armes décidés en commun par les 27, afin de muscler les capacités de défense sur le continent face à la menace russe et pour moins dépendre des États-Unis.