Zone ruraleLe changement climatique affecte plus les femmes et les pauvres
Manque de ressources, d'opportunités et les aléas météorologiques de plus en plus extrêmes impactent sur la qualité de vie de la population des pays en développement.
Dans les zones rurales des pays en développement, le changement climatique affecte plus fortement les femmes, qui s’occupent plus des tâches domestiques, et les ménages pauvres, qui ont moins de ressources pour s’adapter, conclut un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié mardi.
Une augmentation de long terme de la température moyenne de 1°C conduit à une réduction des revenus des foyers dirigés par une femme supérieure de 34% à celle des foyers dirigés par un homme, analyse par exemple la FAO.
En agrégé, les inondations creusent l’écart de revenus entre les ménages dirigés par une femme et ceux dirigés par un homme de 16 milliards de dollars par an, et les vagues de chaleur de 37 milliards.
Cette plus grande vulnérabilité des femmes dans les zones rurales est «enracinée dans les structures sociales et les normes et institutions discriminatoires qui façonnent en fonction du genre les accès aux ressources, l’utilisation du temps, les opportunités de revenus et l’accès aux services», avance la FAO.
Les femmes passent plus de temps dans les tâches domestiques, ont des salaires moins élevés, un moindre accès aux terres, aux intrants, aux technologies ou aux services financiers.
En raison de leur rôle au sein du foyer, elles sont moins enclines que les hommes à migrer pour chercher d’autres sources de revenus en cas de choc climatique, note par exemple le rapport.
Autant de facteurs limitant leur capacité à s’adapter.
Manque de ressources
L’adaptation des ménages pauvres est pour sa part freinée par le manque de ressources et d’opportunités économiques ainsi que par leur précarité, qui les pousse par exemple à vendre leur bétail en urgence en cas de besoin au lieu de le garder, selon la FAO.
Moins éduqués, ils accèdent moins facilement à des emplois hors agriculture ou à des prêts pour investir dans des projets pouvant lisser leurs revenus en cas de choc climatique.
Ils perdent en moyenne 5% de revenus de plus que les ménages plus aisés en raison des vagues de chaleur, et 4,4% de plus en raison des inondations, relève l’étude.
«Si l’on ne s’attaque pas à l’impact inégal du changement climatique sur les populations rurales, le fossé déjà important entre les nantis et les démunis, et entre les hommes et les femmes, s’accentuera», conclut la FAO.
Pour étudier l’effet du changement climatique sur les femmes, les pauvres et les jeunes, l’organisation s’est appuyée sur des données provenant de 109 341 ménages de 24 pays à revenus faibles et moyens, croisées avec des données de précipitations et de températures sur 70 ans.