Bande dessinéeUne dessinatrice genevoise à l'honneur au Salon du Livre
Léonie Bischoff a explosé en BD avec ses deux derniers albums qui l'ont propulsée sur le devant de la scène.
- par
- Michel Pralong
Le Salon du Livre, qui s'ouvre ce 6 mars, a la bonne idée d'avoir trois invités d'honneur. Sinon, Joël Dicker aurait attiré toutes les attentions. Mais il est accompagné par la romancière franco-suisse Elisha Shua Dusapin et, pour le secteur BD, par Léonie Bischoff.
Il y a 4 ans, pas grand monde ne connaissait cette Genevoise partie faire une école de BD et vivre à Bruxelles. Pourtant, cela faisait déjà 10 ans qu'elle sortait des albums, notamment les adaptations des polars de Camilla Läckberg. En 2020, elle sort «Anaïs Nin, sur la mer des mensonges», biographie de cette écrivaine, qui va la mettre sous les feux de la rampe.
«Il y a clairement un avant et un après «Anaïs Nin», nous dit Léonie, toute heureuse de venir retrouver sa famille en Suisse le temps d'une semaine. C'était mon 7ᵉ album, mais c'est celui qui m'a fait connaître. Il a rencontré une constellation d'événements favorables qui ont attiré le public: l'histoire d'Anaïs, mon dessin, la sortie de l'album au moment où les librairies rouvraient en France après le Covid... Et il a eu le Prix du public à Angoulême. Il s'est vendu pour l'instant à plus 100 000 exemplaires et a été traduit en 8 langues.»
Son album suivant, destiné à la jeunesse, mais qui fait le bonheur de tous, c'est l'adaptation de «La longue marche des dindes», de Kathleen Karr. 20'000 exemplaires vendus et l'Alph'Art Jeunesse à Angoulême. «C'est magique d'avoir des enfants qui viennent vous demander une dédicace, qui vous disent leurs passages préférés de l'album. Moi qui aimais tellement lire enfant, je suis heureuse de pouvoir donne à lire à mon tour.»
«J'adorais venir au Salon»
Elle a été surprise et honorée quand on lui a proposé d'être l'invitée d'honneur du Salon du Livre: «Symboliquement, c'est fort pour moi. J'ai beaucoup fréquenté le Salon quand j'habitais Genève, j'adorais y venir, faire des découvertes. Je venais sans savoir ce que je cherchais.»
Présente durant tout le Salon, Léonie Bischoff dédicacera, évidemment, mais elle s'entretiendra aussi avec Joseph Kaï, l'auteur de «L’Intranquille» pour parler de l'émancipation. Elle a également invité deux auteurs avec qui elle partage un atelier à Bruxelles, Nicolas Pitz et Pierre Lecrenier. «Nous allons expliquer comment naissent les BD, dans quelle ambiance. Je ne sais pas si je pourrais retravailler seule, cela fait des années que j'aime l'ambiance en atelier, même si, peu avant le bouclage, je m'isole, pour parer à l'urgence.»
Vendredi, pour la journée internationale des droits des femmes, elle participera à la battle des héroïnes. Avec trois autres autrices, Coline Hégron, Anlor et Maurane Mazars, elles feront une performance dessinée où chacune illustrera et présentera sa vision de la femme dans la BD.
Léonie présente également une exposition dans laquelle elle montre la création de planches, avec plusieurs tirées de ses deux derniers albums.
Ce n'est pas avec un tel programme qu'elle avancera dans sa nouvelle BD: «Surtout que je ne sais pas encore précisément ce que cela sera. J'ai fait une petite pause après ces années assez intenses, j'ai voyagé, pour moi, mais aussi pour présenter mes albums, puis j'ai fait des posters et des illustrations. J'avais besoin de souffler un peu.»
Le Salon du Livre, du 6 au 10 mars à Palexpo Genève, entrée libre, mais il faut commander un billet à l'avance.