Télévision«La Suisse pourrait bien gagner l'Eurovision cette année»
La chanson de Nemo est troisième des pronostics. «Une belle surprise» pour Jean-Marc Richard, qui veut croire à la victoire à Malmö le 11 mai prochain.
- par
- Fabio Dell'Anna
Dans l'effervescente mosaïque musicale de l'Eurovision, chaque édition apporte son lot de surprises, de révélations et de talents. On se souvient notamment d'Abba, qui a remporté le concours il y a 50 ans, de Céline Dion, ou plus récemment de Måneskin et de Loreen.
Cette année, la Suisse se profile comme une force à ne pas sous-estimer, avec Nemo et son titre «The Code». Notre pays, connu pour proposer plutôt des ballades tristes ces dernières années, se présente cette fois avec une déclaration artistique affirmée et dynamique, prête à conquérir l'Europe.
Depuis la révélation du morceau le 29 février, la Suisse a grimpé dans les pronostics, passant de la 14e à la 3e place. «C'est une vraie surprise! Le public est seul à voter pour les demi-finales, et avec ce résultat, nous pouvons rêver de la finale. La Suisse pourrait bien gagner l'Eurovision cette année», s'enthousiasme Jean-Marc Richard, présentateur recordman de l'événement sur la RTS.
«The Code» a été très bien accueilli sur les réseaux sociaux. Probablement parce que la chanson transcende les frontières musicales, fusionnant l'opéra, le rap et la drum'n'bass dans une alchimie sonore unique. Sans oublier le message du titre qui évoque la rupture des normes et la quête de soi-même.
Originaire de Bienne, Nemo avait annoncé en novembre 2023 être non-binaire. «Il est cependant important que les gens arrêtent de se focaliser sur cet aspect, insiste Jean-Marc Richard. Il s'agit d'une personne de 24 ans qui ne se sentait pas bien dans sa peau. Elle se cherchait et a finalement réalisé: «Ma musique évoluera si j'assume qui je suis.» Et c'est un message puissant!»
Selon le présentateur romand, le message est tellement fort que le jury devrait être conquis. «J'ai le même pressentiment que lorsque Gjon's tears est arrivé en tête du vote du jury en 2021 (ndlr.: 3e au classement final). Je suis convaincu que Nemo obtiendra un excellent résultat. Surtout que la qualité des autres chansons pour le moment est nettement inférieure à celle des années précédentes.» Dans le top, il cite la France représentée par Slimane ou encore l'Italie avec Angelina Mango.
«Nous savons qu'il peut chanter»
Cette dernière se classe d'ailleurs troisième des bookmakers. À la première place, nous retrouvons la Croatie, suivie de près par l'Ukraine. Ces deux pays sont certainement davantage appréciés par le public parce que leurs morceaux ont déjà été interprétés en direct lors des présélections télévisées.
«Concernant Nemo, il subsiste encore de nombreuses interrogations de la part des téléspectateurs de l'Eurovision. Tout a été décidé en interne par la SRF. Ils se demandent si sa voix est à la hauteur de ce que l'on entend dans le clip. Est-ce vraiment Nemo qui chante l'opéra?», interroge l'animateur de la RTS, en soulignant qu'il a participé à la sélection de l'artiste. «Dix personnes ont interprété leur titre devant nous. Nemo nous a impressionnés. La surprise sera grande.»
De plus, le chorégraphe en charge de la mise en scène de «The Code» à Malmö est le Suédois Fredrik «Benke» Rydman. Une pointure. Il a notamment collaboré avec Måns Zelmerlöw en 2016, pour la chanson gagnante de l'Eurovision «Heroes», et l'année dernière avec Käärijä, qui s'est classé deuxième en interprétant «Cha Cha Cha». Pour les costumes, Nemo a fait appel à sa famille. «Sa petite sœur, Ella Mettler, s'en charge depuis longtemps et elle fait un excellent travail. Elle a collaboré avec plusieurs célébrités», conclut Jean-Marc Richard.
Cette année sera-t-elle la bonne pour la Suisse? Réponse les 9 et 11 mai prochain à Malmö, en Suède. Pour rappel, notre pays a remporté le concours pour la dernière fois en 1988. Nous étions représentés par Céline Dion qui chantait «Ne partez pas sans moi».