Sécurité routièreÉtendre les zones 30 km/h pourrait réduire le nombre d'accidents graves
Alors que le Bureau de prévention des accidents souhaite une extension des zones 30 en ville, le Conseil des États décidera la semaine prochaine d’une motion qui vise à ancrer le 50 km/h sur les grands axes urbains.
Dimanche, diverses villes ont voté sur une limitation de vitesse à 30 km/h sur leurs routes. En parallèle, le Conseil des États se prononcera notamment la semaine prochaine sur une motion du conseiller national Peter Schilliger (PLR/LU).
Elle vise à ancrer au niveau national la limitation de vitesse à 50 km/h sur les routes principales. Si la motion est acceptée, les communes seraient privées de leurs prérogatives en la matière, sauf pour de courts trajets, par exemple autour des écoles.
Motion peu compréhensible
La motion de Peter Schilliger est peu compréhensible pour Stefan Siegrist, directeur du Bureau de prévention des accidents (BPA). Dans la «SonntagsZeitung», il explique qu’il faudrait au contraire étendre encore les zones 30, y compris sur les artères principales. Car cela permettrait de réduire d’un tiers les accidents graves, soit au minimum 640 blessés graves et 20 morts de moins par an.
On ne dispose pas de statistiques de l’évolution du nombre d'accidents depuis l'introduction des premières zones 30 dans les années 1990 en Suisse. Mais le BPA en a étudié l'efficacité et constaté que les accidents y ont diminué en moyenne de 38%. En comparaison, selon une étude de l’Office fédéral des routes (OFROU), le temps de trajet serait rallongé de seulement 2 secondes par 100 mètres pour les voitures.
Risque mortel six fois plus élevé à 50 km/h
Chaque année, 1900 personnes sont grièvement blessées sur des tronçons où la vitesse est limitée à 50 km/h et 80 usagers de la route y perdent la vie. «Si une voiture roulant à 50 km/h au lieu de 30 entre en collision avec un piéton, la probabilité qu'il meure est six fois plus élevée», indique Stefan Siegrist, directeur du BPA. Là où une voiture qui roule à 30 km/h s’arrête après un freinage d'urgence, une voiture roulant à 50 km/ se trouve encore dans la phase de réaction.