ÉconomieLe départ surprise du président de la banque centrale suisse fait baisser le franc
L'actuel président de la direction générale s'en ira en septembre prochain et il n'y a pas eu d'information sur son successeur.
La banque centrale suisse a surpris vendredi en annonçant le départ pour la fin septembre de son président Thomas Jordan, qui a géré de nombreuses crises pendant ses 12 années aux commandes, cette décision inattendue faisant chuter le franc suisse.
À la tête de l’institution depuis 2012, l’ancien professeur d’université, âgé de 61 ans, a tenu la barre notamment lors de secousses sur les marchés monétaires qui avaient contraint la banque nationale suisse (BNS) à abandonner son taux de change minimum face à l’euro, la crise du Covid-19 qui avait nécessité de lourdes interventions pour empêcher un effondrement de l’économie et plus récemment la crise de Credit Suisse, au bord de la faillite en mars 2023.
Dans un communiqué, le Conseil de banque et la Direction générale ont dit regretter «au plus haut point» son départ, le remerciant pour son «engagement exceptionnel» sans donner d’indications sur son successeur.
«Ma décision n’a en aucun cas été influencée par le cas de Credit Suisse», a déclaré M. Jordan lors d’une conférence de presse à Zurich, alors que le directeur de la Finma, l’autorité de surveillance des marchés, avait, lui, donné sa démission cinq mois après la décision de faire fusionner Credit Suisse avec sa rivale UBS, invoquant des raisons de santé.
«Ma santé n’a eu aucune influence sur ma décision», a-t-il ajouté, indiquant simplement que le moment était bien choisi pour se retirer.
«Nous avons de nouveau une stabilité des prix et une stabilité financière», et «c’est cela qui a influencé ma décision», a-t-il affirmé.
Depuis juin 2023, l’inflation en Suisse est repassée sous la barre des 2%, l’objectif de la banque centrale suisse, retombant à 1,3% en janvier.
L’annonce de ce départ a fait baisser la devise suisse de 0,21%, qui s’échangeait à 0,9579 franc contre l’euro à 17H00 GMT.
Dans un commentaire de marché, Adrian Prettejohn, économiste chez Capital Economics, a évoqué une «annonce choc», s’interrogeant sur son possible successeur.
«Souvent par le passé, le vice-président a pris la suite», a-t-il rappelé.
Ce poste est actuellement occupé par Martin Schlegel, vice-président depuis août 2022.