Les «débordements» d'Hanouna sont «un risque que nous prenons»

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Le patron de Canal+ a défendu la «nature» et la «spontanéité» de l'animateur controversé.

PDG du groupe Canal+, Maxime Saada a été entendu ce jeudi par les députés.

PDG du groupe Canal+, Maxime Saada a été entendu ce jeudi par les députés.

AFP

Devant les députés, le PDG du groupe Canal+ Maxime Saada a reconnu jeudi que les émissions de l'animateur controversé Cyril Hanouna, sur sa chaîne C8, pouvaient produire «des débordements» mais, a-t-il assuré, «c'est un risque que nous prenons».

«Il est en direct, nous prenons un risque, que nous assumons pleinement», a affirmé Maxime Saada, auditionné par la commission d'enquête parlementaire sur l'attribution des fréquences TNT.

«Ce qui fait le succès de Cyril Hanouna, c'est sa nature, sa spontanéité» et «ça peut donner lieu, quand on est en direct, à des débordements» conduisant à des sanctions du régulateur des médias, l'Arcom, a-t-il ajouté. Mais «c'est très rare» et «quand on est sanctionnés, on se conforme à la sanction», a souligné le patron de Canal+.

Le rapporteur de la commission d'enquête, Aurélien Saintoul (LFI), a alors commenté : «les amendes de l'Arcom ne sont pas dissuasives».

L'émission «Touche pas à mon poste» (TPMP) de Cyril Hanouna a valu ces dernières années une pluie de mises en garde et sanctions de l'Arcom à C8, pour un total de 7,5 millions d'euros. Cyril Hanouna doit lui-même être auditionné le 14 mars par la commission parlementaire.

«Armée mexicaine» auditionnée

«Il n'est en rien question pour nous de nous soustraire à l'autorité de cette institution indépendante», l'Arcom, avait insisté Maxime Saada auparavant. «Nous nous sommes toujours efforcés de respecter nos obligations sur l'ensemble de nos chaînes, payantes ou gratuites et nous avons accepté les rares sanctions lorsque ce n'était pas le cas», a-t-il affirmé.

Le PDG a indiqué sans surprise que son groupe allait à nouveau «candidater pour l'ensemble de (ses) chaînes payantes et gratuites à la TNT», alors que les fréquences sont remises en jeu. Et «si les méthodologies et les conventions (entre l'Arcom et les chaînes, ndlr) changent, nous continuerons à nous y conformer, car il en va de notre responsabilité (...)», a appuyé Maxime Saada.

Dans une ambiance tendue, le patron de Canal+ a questionné «l'impartialité» de la commission d'enquête, pointant notamment le grand nombre d'auditions de responsables de son groupe ainsi que des propos dans la presse du rapporteur. Aurélien Saintoul a évoqué «une armée mexicaine» auditionnée.

«L'enjeu national devrait être prioritairement celui de savoir comment on permet à des acteurs nationaux de rivaliser avec des acteurs qui échappent aux régulations locales, plutôt que de tenter de supprimer des chaînes, chaînes qui contribuent au pluralisme des médias et ont démontré leur intérêt auprès du public», a accusé Maxime Saada.

Le milliardaire Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi, propriétaire de Canal+, et le présentateur de C8 Cyril Hanouna, seront entendus mi-mars.

(afp)

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