ÉconomieLa croissance en Suisse résiste mieux que prévu au dernier trimestre
En 2023, le PIB s'est accrue de 1,3 %, une légère baisse comparé au 2,5% de 2022. Cela est sûrement dû à la conjoncture internationale plus difficile.
L’économie suisse a vu sa croissance ralentir en 2023 face à une conjoncture internationale plus difficile, mais a mieux résisté que prévu au dernier trimestre grâce en particulier à la reprise du tourisme.
Sur l’ensemble de l’année 2023, le produit intérieur brut (PIB) s’est accru de 1,3 %, selon une première estimation du ministère de l’Économie publiée jeudi, marquant un net ralentissement par rapport au 2,5 % de croissance enregistrée en 2022.
«Le contexte international difficile a pesé sur l’évolution de la conjoncture», a reconnu le ministère de l’économie dans le communiqué.
En excluant les événements sportifs, la croissance s’est limitée à 0,8 %, contre 2,7 % un an plus tôt, précise le ministère dans un communiqué. Le pays abrite de nombreuses fédérations sportives comme la Fifa à Zurich ou le Comité international olympique à Lausanne, ce qui influe sur le PIB notamment sous l’effet des recettes provenant des droits de retransmission des événements sportifs.
La croissance a cependant surpris favorablement au dernier trimestre, le PIB affichant une progression de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, grâce au tourisme qui a aidé à compenser un recul des exportations dans le secteur de la chimie et de la pharmacie, un des piliers de l’économie helvétique.
Par comparaison, les prévisions des économistes interrogés par l’agence suisse AWP s’étalaient entre 0,1 % et 0,3 %.
«Nous pensons maintenant que la croissance économique est susceptible d’accélérer davantage durant les trimestres à venir», a réagi Adrian Prettejohn, économiste chez Capital Economics, dans un commentaire de marché.
Il précise s’attendre à ce que la banque centrale suisse «assouplisse sa politique monétaire» lors de sa prochaine réunion trimestrielle en mars, ce qui devrait «soutenir l’investissement» et faire pression à la baisse sur le franc suisse, «donnant une impulsion supplémentaire aux exportations», d’après lui.
Éclaircie dans l’industrie
Au quatrième trimestre, le retour des touristes étrangers a contribué à soutenir l’hôtellerie et la restauration, dont la valeur ajoutée s’est accrue de 3,5 %, mais aussi le secteur des transports et de la communication (+0,4 %).
La consommation des ménages a également légèrement accéléré par rapport trimestre précédent sous l’effet des dépenses pour le logement, la santé, la mobilité et les voyages à l’étranger. Elle s’est accru de 0,3 %, contre 0,1 % au troisième trimestre, les dépenses alimentaires et non alimentaires ayant cependant diminué, ce qui a fait reculer la valeur ajoutée dans le commerce de détail de 0,3 %.
Les investissements en bien d’équipements ont par contre enregistré «une baisse sensible» de 2,5 %, a souligné le ministère de l’Économie, les investissements la construction chutant également de 0,3 %.
Si les exportations ont fléchi dans la chimie et la pharmacie, les autres branches industrielles ont, elles, «retrouvé le chemin de la croissance après deux trimestres négatifs», s’est félicité le ministère.
Dans un communiqué publié jeudi, l’organisation patronale Swissmem – qui représente les fabricants de machines, équipements électroniques, métaux et instruments de précision tels que les outils médicaux – souligne que la baisse des commandes dans ces secteurs a ralenti au quatrième trimestre.
D’après le baromètre du KOF, un indicateur qui permet de jauger la tendance à court terme pour le PIB du pays alpin, les signaux semblaient toujours positifs en février pour l’économie suisse, alors que les perspectives s’éclaircissent dans l’industrie et le bâtiment.