Guerre à GazaDes soldats israéliens auraient tiré dans la foule, causant 104 morts
Les militaires se seraient senti menacés lors d'une distribution de vivres, mais disent que beaucoup de victimes ont été piétinées.
Des informations palestiniennes jeudi font état d'un carnage après des tirs israéliens en direction de Palestiniens se ruant sur des camions d’aide humanitaire dans le nord du territoire menacé de famine. «Le bilan du massacre de la rue al-Rashid, (où la distribution alimentaire avait lieu à Gaza City, ndlr) s’élève désormais à 104 morts et 760 blessés», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère de la santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, incluant des femmes et des enfants.
Des témoins ont fait état à l’AFP de scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide arrivant au «rond-point de Naplouse», dans l’ouest de Gaza City, principale ville du nord du territoire. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat.
Selon des sources israéliennes à l'AFP, il s'agirait de soldats israéliens se sentant «menacés» qui ont tiré à balles réelles. Si ces sources ont confirmé des tirs sur la foule, elles ont rejeté leur responsabilité dans la lourdeur de ce bilan, l’armée israélienne évoquant par ailleurs des décès liés à des personnes piétinées par la foule.
Un acheminement d'aide très compliqué
L’ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population de Gaza, sont menacées de famine, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.
Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), un peu plus de 2300 camions d’aide sont entrés dans la bande de Gaza au mois de février, une baisse d’environ 50% par rapport à janvier, et une moyenne quotidienne de quelque 82 camions par jour. Environ 500 camions entraient en moyenne quotidiennement dans la bande de Gaza avant le début de la guerre le 7 octobre, alors que les besoins de la population locale étaient alors moindres.
Ils mangent du fourrage
Des Palestiniens de Gaza ont confié ces derniers jours à l’AFP être forcés de manger des feuilles ou du fourrage pour le bétail, voire d’abattre des animaux de trait pour se nourrir.
Le chef du bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Andrea De Dominico, a déclaré récemment à l’AFP qu’à plusieurs reprises, lors de l’arrivée de convois de denrées alimentaires dans le nord de Gaza, des «milliers de personnes avaient bloqué les camions pour les décharger au risque de se faire tirer dessus».