CaraïbesC'est confirmé, les sargasses sont mauvaises pour la santé
Une étude scientifique française souligne l'impact de ces algues brunes invasives qui s’échouent sur les littoraux.
Les sargasses, algues brunes invasives qui s’échouent sur les littoraux des Caraïbes, sont néfastes pour la santé des personnes exposées, confirment les résultats d’une étude scientifique française sur leur impact communiqués mercredi.
Plusieurs milliers de tonnes de sargasses s’échouent presque chaque année sur les rivages des îles des Caraïbes. En pourrissant, elles dégagent du sulfure d’hydrogène (H2S), de l’ammoniac, ainsi que d’autres gaz toxiques, un véritable fléau pour les populations riveraines.
Effets respiratoires et neurologiques
«On observe une persistance des symptômes d’inflammations, des effets respiratoires, mais aussi neurologiques», a décrit le Dr Dabor Résière, toxicologue au CHU de Martinique, dans les Antilles françaises, lors de la restitution des conclusions de l’étude Sargacare.
Le médecin a rappelé que l’étude se fondait également sur les données transmises par des capteurs pour mesurer la qualité de l’air en Martinique, qui révèlent des concentrations en sulfure d’hydrogène «qui ne font qu’augmenter» dans certaines localités du territoire.
Multiples symptômes
Les résultats de l’étude confirment que les «femmes enceintes exposées aux émanations de H2S ont un risque de pré-éclampsie (maladie liée à un dysfonctionnement du placenta, NDLR) précocement dans la grossesse, ou encore que les personnes exposées sont plus sujettes à de sérieux épisodes d’apnée du sommeil, ou sont fatiguées en raison de l’inhibition de l’oxygène au niveau respiratoire», énumère le Dr Résière.
«Cela a donc des effets au plan cardiovasculaire», poursuit le médecin. «On voit aussi un risque de troubles anxieux qui semble se développer pour 5 à 10% des personnes», affirme-t-il.
Évacuer, à partir d’un certain seuil
«À partir d’un certain seuil d’émanation, on conseille d’évacuer, notamment pour les personnes fragiles», rappelle-t-il, déplorant la faible application des recommandations des autorités de santé.
Début 2023, le Dr Résière a également lancé des consultations gratuites pour mesurer l’impact des émanations sur les poumons, en évaluant la quantité de monoxyde d’azote exhalé, «un marqueur» de l’inflammation pulmonaire, selon lui.