Violences sexuelles: l’information judiciaire visant PPDA élargie à trois autres femmes

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JusticeViolences sexuelles: l’information judiciaire visant PPDA élargie à trois autres femmes

Par ailleurs, les plaintes ou témoignages de dix-neuf autres femmes ont été classés, a indiqué le parquet de Nanterre.

L’information judiciaire visant PPDA élargie à trois autres femmes qui accusent l'ex-star de la Une d'agressions sexuelles.

L’information judiciaire visant PPDA élargie à trois autres femmes qui accusent l'ex-star de la Une d'agressions sexuelles.

Malgré de nombreux classements, «l’espoir» ravivé des plaignantes: l’enquête dans laquelle Patrick Poivre d’Arvor est déjà mis en examen pour viol sur Florence Porcel a été élargie à deux viols et une agression sexuelle dénoncés par trois autres femmes.

L’ex-présentateur vedette de TF1 a pour sa part toujours fermement contesté les nombreuses accusations le visant. Mercredi, son avocate, Jacqueline Laffont, n’était pas joignable dans l’immédiat.

Les juges d’instruction, qui enquêtent déjà sur deux viols dénoncés par l’autrice Florence Porcel, vont désormais pouvoir enquêter sur trois autres faits: deux viols et une agression sexuelle, a précisé le parquet de Nanterre.

En revanche, le ministère public a classé les 19 autres témoignages ou plaintes de femmes dénonçant des viols, agressions ou harcèlement sexuels, à l’issue d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2021, au cours de laquelle 22 femmes ont accusé PPDA.

Marie-Laure Eude-Delattre est l’une des plaignantes à l’origine de cette ouverture d’enquête. Sa plainte a été classée mardi.

«Que trois femmes voient l’enquête continuer, c’est un espoir», a-t-elle confié à l’AFP. Mais le classement de la grande majorité des plaintes dont la sienne «fait très mal», ajoute cette femme qui accuse le journaliste de l’avoir violée lors du festival de Cannes en 1985 – elle avait 23 ans.

«Il faut réfléchir aux moyens d’enquête face à ces hommes de pouvoir», a poursuivi Mme Eude-Delattre. «Il faut que la justice réfléchisse à ce qu’elle appelle des preuves. Notre parole ne peut pas véritablement être prise en compte car la justice n’est pas menée avec les bons outils.»

Le parquet a de son côté rappelé avoir procédé à «une étude attentive» de chaque témoignage, à «plusieurs auditions libres» de Patrick Poivre d’Arvor par les enquêteurs de Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) ainsi qu’à une «confrontation» du mis en cause avec une femme.

Le parquet a expliqué à l’AFP avoir classé ces faits quand ils étaient antérieurs à la création du délit reproché (ici, harcèlement sexuel) ou parce qu’ils étaient prescrits.

«Possibilité d’un procès»

L’information judiciaire, élargie mardi, avait été ouverte fin 2021 après une plainte avec constitution de partie civile de l’autrice Florence Porcel, âgée de 40 ans. Patrick Poivre d’Arvor a été mis en examen en décembre pour l’un des deux viols dénoncés, qui remonte à 2009.

«Nous nous réjouissons que trois dossiers soient versés dans la procédure» de Florence Porcel, a commenté Emmanuelle Dancourt pour #MeTooMedia, qu’elle préside, collectif créé dans la foulée du début de l’affaire PPDA.

«Quand 50 femmes sont allées voir la police pour dénoncer des viols, des agressions sexuelles et des harcèlements perpétrés par un seul individu, PPDA, c’est un minimum», a-t-elle estimé.

«Ca fait trois ans qu’on se bat et nous n’avons jamais été si proches de la possibilité d’un procès», a aussi estimé auprès de l’AFP Hélène Devynck, autrice du livre «Impunité», dans lequel elle dénonce le mode opératoire de l’ex-présentateur, et dont la plainte pour viol avait été classée sans suite pour prescription en juin 2021, lors de la première enquête préliminaire où 23 femmes avaient témoigné.

«Avec plusieurs femmes dont l’affaire est prescrite comme la mienne, nous allons explorer le principe de la prescription glissante» dans l’espoir d’aboutir à un procès, indique néanmoins Mme Devynck.

Ce principe, introduit par une loi d’avril 2021 concernant les violences sexuelles infligées aux mineurs, permet de prolonger le délai de prescription du viol si la même personne viole ou agresse sexuellement par la suite une autre victime, jusqu’à la date de prescription de cette nouvelle infraction.

(afp)

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