Les sportives veulent revenir en grâce en mode électrique

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Salon de l'autoLes sportives veulent revenir en grâce en mode électrique

Les constructeurs automobiles recommencent à vanter les mérites de bolides aux accélérations stupéfiantes.

Au salon de l'auto, à Genève. le chinois MG a présenté le Cyberster, premier cabriolet électrique de grande série du marché.

Au salon de l'auto, à Genève. le chinois MG a présenté le Cyberster, premier cabriolet électrique de grande série du marché.

AFP

Leurs gammes «GTI», «Turbo» ou «Sport» ont commencé à disparaître sous l’effet des normes antipollution. Maintenant qu’ils ont électrifié leurs voitures du quotidien, les grands constructeurs automobiles commencent à présenter leurs sportives électriques.

Quelques modèles pointent ainsi le bout de leur calandre agressive au milieu des centaines de SUV et berlines électriques qui arrivent sur le marché.

Présenté à Genève

Au salon de l’automobile de Genève, le groupe chinois MG a présenté le Cyberster, premier cabriolet électrique de grande série du marché. Avec ses lignes futuristes et ses portes papillon, il promet une accélération fulgurante de 0 à 100 km/h en 3,2 secondes.

Ni son prix ni son poids n’ont été communiqués, mais avec ses grosses batteries de 72 kWh, il affiche une autonomie de plus de 400 kilomètres.

Sur le stand MG, devant le cabriolet, Marco Pratelli est séduit. «L’électrique a du sens pour ce type de voiture de promenade, beaucoup plus que pour les voyages», explique cet automobiliste italien de 61 ans, qui en est à sa 42e voiture, un gros Land Rover.

VW, Alpine, MG

Plusieurs constructeurs de voitures exclusives ont déjà fait leur virage électrique, créant les surpuissantes Lotus Evija, Rimac Nevera ou Pininfarina Battista.

Le pionnier de l’électrique Tesla s’est historiquement lancé avec un roadster, collant des batteries et un moteur électrique sur le châssis de la Lotus Elise, une petite sportive réputée pour sa légèreté.

La puissance des moteurs électriques, immédiatement disponible sous l’accélérateur, doit compenser le poids des batteries.

L'arrivée des généralistes

2024 marque l’arrivée des généralistes sur ce marché de passionnés, pour qui le souci écologique peut être secondaire.

Le géant chinois SAIC, qui a racheté MG, fête cette année les 100 ans de la marque britannique. Et il compte jouer sur son passé sportif.

Outre son cabriolet prévu pour la fin 2024, le constructeur propose déjà une version «X-Power» de sa MG4. Avec ses 435 chevaux, elle a séduit 10% de ses acheteurs en France, notamment «des jeunes qui achetaient leur première voiture neuve après avoir roulé en Volkswagen Golf GTI», selon Julien Marion, directeur de MG France.

Volkswagen, justement, compte lancer une version GTI de sa petite électrique ID.2 en 2026. En attendant, le constructeur a vendu l’an dernier 45'000 exemplaires de sa Cupra Born, version sportive de sa compacte ID.3.

Plusieurs de ses modèles seront également déclinés en version «GTX», dont son fourgon ID.Buzz.

Une Alpine sur batteries

Renault, qui a présenté à Genève sa Renault 5 électrique, doit aussi présenter bientôt sa première Alpine électrique. Stellantis a lancé une version sportive de sa petite Fiat 500, l’Abarth 500e.

Le coréen Hyundai va aussi livrer au printemps ses premières Ioniq 5 dotées de son badge sportif «N».

«Nous sentons beaucoup d’engouement», a commenté un porte-parole de la marque en France. Ce modèle doit, selon lui, «réconcilier le thermique et l’électrique» en reproduisant le son et les passages de vitesse, notamment.

«Segment de niche»

«Je doute du potentiel de ces petites sportives», a jugé Felipe Muñoz, du cabinet Jato Dynamics. «C’est déjà un segment de niche en version essence, et elles seront bien chères en version électrique.»

Les électriques sont déjà sportives en général, souligne pour sa part le porte-parole du groupe chinois BYD en France, Jean-Briac Dalibard. La berline de la marque chinoise, la Seal, fait déjà 313 chevaux en version de base et 530 sur la version supérieure, pour 50'000 euros.

«Aucun modèle de la gamme ne fait moins de 204 chevaux, ce qui est l’équivalent des anciennes GTI», a précisé M. Dalibard.

Une sportive de luxe pour BYD

BYD, qui ferraille avec Tesla pour la place de N°1 électrique dans le monde, propose en revanche sur son marché intérieur une sportive électrique de luxe de plus de 1000 chevaux et deux tonnes, la Yangwang U9.

Devant le cabriolet Cyberster, Olga Saison, 55 ans, est dubitative. «J’adore conduire», lance cette propriétaire d’une Audi électrique, habitante de Belfort, en France. «Mais j’aime bien entendre le "vroum" du moteur. C’est peut-être parce que je conduis des diesels depuis 30 ans...»

(AFP)

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