BelgiqueDrogues: face à «l’explosion» des violences dans Bruxelles, la ville cherche la parade
Après une série de fusillades dans la capitale belge. Les autorités ont décidé de mettre en place des mesures pour endiguer le problème autour de la drogue.
Les autorités bruxelloises ont présenté mardi leurs pistes pour endiguer la montée «inacceptable» de la criminalité liée au trafic de drogue dans la capitale belge, ébranlée ces dernières semaines par une série de fusillades.
Le port flamand d’Anvers, principale porte d’entrée de la cocaïne en Europe, est régulièrement secoué par des violences de gangs, mais Bruxelles était jusqu’ici largement épargné.
Or, une demi-douzaine de fusillades apparemment connectées au trafic de drogue, dont une mortelle, sont survenues depuis début février dans la capitale, où s’accroissent les problèmes liés à la consommation de «crack» dans les rues.
Sous pression après ces incidents très médiatisés, les autorités locales ont dévoilé leur stratégie pour contrer une vague de violence qualifiée d'«inacceptable» par la responsable de la sécurité Sophie Lavaux.
«Face à la violence qui a explosé ces dernières semaines, une coordination renforcée (des différents services et autorités) est indispensable», a reconnu Sophie Lavaux, directrice de Safe.brussels, l’autorité supervise la sécurité de la région-capitale.
«Notre objectif est très clair: c’est de casser ce cycle de la violence, d’apaiser les différents quartiers concernés», a-t-elle insisté lors d’une conférence de presse.
Les pistes esquissées restent pour l’heure très générales: en collaboration avec les autorités fédérales --responsables de la lutte contre le crime organisé--, des groupes de travail locaux seront mis en place pour s’attaquer aux «hotspots» (points sensibles) dans la ville.
Objectif: muscler la présence policière dans les rues, renforcer la «prévention des risques» auprès des toxicomanes et populations vulnérables comme les jeunes migrants non accompagnés, et «sensibiliser» les communautés de riverains.
Un communiqué évoque aussi de meilleurs éclairages publics et la réparation «systématique» des dégâts dans l’espace public. «Nous n’avons d’autre choix que d’y mettre tous nos moyens», a déclaré Mme Lavaux.
Elle s’exprimait après une «réunion de crise» très attendue convoquée par le ministre-président de la région bruxelloise Rudi Vervoort, à laquelle participaient les chefs de la police municipale et le procureur du Roi à Bruxelles.
Une vaste opération antidrogue menée l’an dernier après le décryptage de messages sur le réseau SkyECC «a permis de couper des têtes (parmi les chefs de gangs), mais d’autres viennent prendre la place», soupire M. Vervoort.
«La Belgique n’est pas un narco-État, mais on voit monter en puissance ces groupes travaillant à l’international», a-t-il observé.
Il reconnaît qu’une opération de «sécurisation» autour de la gare du Midi, au sud de la ville, a déplacé dans d’autres quartiers les problèmes de trafic: «C’est une guerre de territoire (...) On peut comprendre le sentiment d’insécurité, voire d’abandon dans les quartiers touchés».