ParisMalaise dans le métro: plusieurs syndicats de la RATP sont contre les nouvelles mesures
Le métro qui ne s'arrêtera plus en cas de malaise de voyageur ne plait pas forcément aux employés qui trouvent cela inhumain.
Le principal syndicat de conducteur de la RATP a fait part de sa vive désapprobation après l’annonce de Valérie Pécresse sur la fin de l’obligation pour les métros de s’arrêter en cas de malaise voyageur jusqu’à l’arrivée des secours.
«Sur les malaises voyageurs, nous avons une doctrine qui est absurde, qui n’est pas celle de Londres, pas celle de Tokyo», a indiqué jeudi matin Valérie Pécresse, qui préside l’autorité des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM).
«Quand quelqu’un s’évanouit dans le métro, au lieu de le sortir de la rame pour le faire respirer, on le garde comme s’il avait eu un choc d’accident de la route, on le met en PLS (position latérale de sécurité), on arrête la rame et on attend que les secours arrivent», a-t-elle précisé.
Désormais, «pour les malaises voyageurs nous n’arrêterons plus les rames de métro» et les personnes pourront être déplacées sur le quai en attendant les secours, s’est-elle réjouie.
«Sortir coûte que coûte une personne saisie d’un malaise dans un train marque une réorientation des tâches, anxiogène, déshumanisante et dévalorisante», s’est aussitôt insurgé FO-RATP, syndicat numéro un chez les conducteurs du métro.
Le syndicat «met en garde Madame Pécresse, sur les graves incidents sociaux que généreraient cette mesure annoncée s’il y avait une obligation de mise en œuvre».
Négociations en cours
Du côté d’IDFM, on assure qu’un dialogue social est en cours pour discuter des modalités de la mesure. Ce dialogue doit ensuite se décliner ligne par ligne au mois de mars, pour une mise en place en juin, «avant les Jeux olympiques».
Une échéance confirmée par le RATP qui assure que les formations «de l’ensemble des conducteurs de métro et de RER, ainsi que des agents des gares et stations» vont débuter d’ici quelques semaines.
Aucune précision sur la nature du protocole retenu ou sur le rôle des agents de la RATP en cas de voyageur à débarquer n’a été apportée.
«La RATP travaille à une nouvelle doctrine de prise en charge sur suggestion du Samu, de l’APHP et de la Préfecture de Police», s’est contenté d’indiquer la Régie.
«C’est une posture politique qui répond à des injonctions de production pour les Jeux olympiques et paralympiques et qui à terme vise à mettre en difficulté professionnelle les agents de la RATP», a de son côté déploré FO-RATP dans un tract.
Bagages abandonnés
«Si le malaise n’est pas traité correctement ou que la personne décède, ce n’est sûrement pas Madame Pécresse qui sera en garde à vue!», s’est inquiété le syndicat. «Nous n’accepterons aucune obligation, ni remise en cause de notre droit de porter assistance».
Les transports parisiens sont particulièrement scrutés dans la perspective des JO qui doivent être les premiers Jeux à acheminer 100% des spectateurs sur les sites de compétition. IDFM cherche à améliorer la qualité de service, alors que plus de 10 millions de spectateurs sont attendus pendant toute la durée de la compétition.
Mme Pécresse a également assuré que pour limiter les nuisances liées aux colis abandonnés, des brigades cynophiles allaient être recrutées «pour renifler les colis et en un quart d’heure lever le doute».
Les chiens renifleurs sont une ressource rare et difficile à trouver, essentielle pour les opérateurs de transport afin de fluidifier le trafic sur les lignes où le nombre de bagages abandonnés a considérablement augmenté depuis quelques années.