La ville de Rennes sera jugée pour la mort d'une cycliste

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Un carrefour dangereux avait coûté la vie à une jeune femme, fauchée par un camion en 2019. La ville devra répondre d'homicide involontaire.

Un mémorial en hommage à la jeune cycliste a été érigé sur l'îlot qui lui a été fatal, en novembre 2019.

Un mémorial en hommage à la jeune cycliste a été érigé sur l'îlot qui lui a été fatal, en novembre 2019.

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Le parquet a demandé le renvoi de la métropole de Rennes (F) devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire après le décès en 2019 d’une jeune cycliste, percutée par un camion à un carrefour alors qu’elle circulait sur une piste cyclable, a-t-il annoncé lundi.

Grâce Lochin, 22 ans, est morte le 4 novembre 2019 après avoir été heurtée par un camion dont le chauffeur ne l’avait pas vue se déporter sur la gauche pour éviter l’îlot central situé au milieu d’un carrefour.

La ville de Rennes avait été mise en examen en mai 2022. Désormais, le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, a requis «le renvoi devant le tribunal correctionnel de la personne morale Rennes Métropole pour homicide involontaire».

Un îlot central au bout de la piste cyclable

«Force est de constater que dans le carrefour incriminé, la piste cyclable débouchait directement sans aucune signalisation ni avertissement sur un terre-plein central, obligeant un déport particulièrement dangereux», a-t-il indiqué. Pourtant, la métropole avait été alertée à plusieurs reprises de ce danger par une association, a ajouté le procureur, qui indique que malgré ces mises en garde, «ce carrefour n’avait pas été aménagé selon les préconisations réglementaires».

Non-lieu pour le chauffeur

Le parquet a, en revanche, requis un non-lieu contre le chauffeur du camion, mis en examen pour homicide involontaire. Il estime que «la configuration des voies et de la piste cyclable ne lui permettait pas d’apercevoir la cycliste» avant le choc.

Le père de la victime, qui a déposé une plainte contre la métropole en 2020, partage «l’analyse du procureur de la République concernant la responsabilité de Rennes métropole du fait de la dangerosité du carrefour où s’est produit l’accident», a indiqué son avocat, Stéphane Babonneau.

En revanche, «il y a une forme d’incompréhension» concernant la responsabilité du chauffeur et l'avocat attend le détail du raisonnement du parquet.

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