Conflit Israël-Hamas«Israël affame les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza»
Amnesty et Human Rights Watch dénoncent une nette réduction de l'aide humanitaire, au mépris d'une décision de la Cour internationale de justice.
Amnesty Inernational et Human Rights Watch ont accusé lundi Israël de continuer à limiter l’aide humanitaire dans la bande de Gaza malgré la demande de la Cour internationale de justice (CIJ) de tout faire pour empêcher un génocide dans le territoire assiégé. Amnesty a déclaré que les autorités israéliennes n’avaient «pas pris les mesures minimales nécessaires pour se conformer» à l’arrêt de la CIJ rendu en janvier.
Selon les deux ONG, le nombre de camions d’aide humanitaire entrant à Gaza a diminué d’environ un tiers depuis la décision de la Cour, rendue dans le cadre d’une affaire intentée par l’Afrique du Sud accusant Israël de violation de la Convention des Nations unies sur le génocide.
«Répression intensifiée»
«Le gouvernement israélien affame les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, les mettant encore plus en danger qu’avant», a déclaré lundi Omar Shakir, le directeur de Human Rights Watch pour Israël et les territoires palestiniens. «Il a tout simplement ignoré la décision de la Cour et, d’une certaine manière, a même intensifié sa répression, notamment en bloquant davantage l’aide vitale», a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a également déclaré qu’il y avait eu une «réduction de 50%» de l’aide humanitaire entrant à Gaza en février par rapport à janvier. «L’aide était censée augmenter et non diminuer pour répondre aux énormes besoins de 2 millions de Palestiniens vivant dans des conditions désespérées», a déclaré le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, sur X.
Ces accusations des ONG et de l’Unrwa interviennent alors qu’Israël se prépare à une invasion terrestre attendue à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui «sonnerait le glas» des programmes d’aide humanitaire au territoire palestinien, selon Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.
Des morts par milliers
La guerre a éclaté après l’attaque massive du Hamas en Israël le 7 octobre qui a fait environ 1160 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
L’offensive militaire lancée en représailles par Israël a jusqu’ici tué près de 30'000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait jugé «scandaleuses» les accusations de «génocide» à Gaza déposées par l’Afrique du Sud, dénonçant une «tentative ignoble de refuser à Israël» le «droit fondamental» de se défendre.