Eau de javel dans le vin de messe: un coup de la mafia?

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ItalieEau de javel dans le vin de messe: un coup de la mafia?

En Calabre, deux prêtres ont été visés par des actes malveillants et des menaces de mort.

R.M.
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Le prêtre Felice Palamara a été placé sous protection policière.

Le prêtre Felice Palamara a été placé sous protection policière.

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Intimidation? Ou carrément tentative de meurtre? Quoi qu’il en soit, un prêtre italien manifestement dans le collimateur de la mafia calabraise a échappé au pire ce week-end: son vin de messe comme son eau avaient été coupés à l’eau de javel.

Samedi vers 18 heures alors qu’il célébrait la messe à Pannaconi, en Calabre, le prêtre Felice Palamara a senti une odeur anormale venant de son vin de messe comme de son eau. Ils étaient pleins d’eau de javel. S’il en avait avalé, ça aurait pu être mortel, souligne «La Repubblica», d’autant que l’homme d’Église souffre d’asthme et de problèmes cardiaques.

La messe a été stoppée et les forces de l’ordre alertées. Felice Palamara a été placé sous protection policière permanente, 24 heures sur 24.

Ce prêtre est convaincu que cet acte malveillant ne vient pas de ses paroissiens, relate le «Corriere della Sera». Et il a déjà été la cible d’intimidations il y a peu: il avait retrouvé sa voiture incendiée près de l’église. Des menaces de mort lui ont également été adressées.

«Ne pas céder»

Curé d’une ville voisine, Cessaniti, Francesco Pontoriero a quant à lui retrouvé un chat mort sur le capot de sa voiture. Et il a également reçu des lettres de menace.

Tous les regards se tournent vers la mafia calabraise, relate la presse italienne, car ces deux prêtres ont dans leurs sermons enjoints leurs ouailles à respecter la loi.

Selon une enquête, l’administration de la ville de Pannaconi était peut-être sous l’influence de la mafia. Suite à ces révélations, le maire avait démissionné en août dernier. La municipalité est depuis dirigée par un commissaire préfectoral.

Évêque du diocèse, Mgr Attilio Nostro a tenu à exprimer son soutien aux prêtres menacés. «Le diocèse vit un moment de souffrance en raison d'actes d'intimidation qui n'ont rien à voir avec la vie chrétienne normale des paroisses. J'appelle les communautés chrétiennes à ne pas se laisser décourager par ce langage de violence. Nous ne devons pas céder à cette logique en nous laissant tenter par le désespoir et la colère», a-t-il fait savoir.

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