DémographieIl n'y a pas assez de terrains à bâtir pour 10 millions d'habitants
La population augmente rapidement et il y a trop peu de constructions en cours. Les experts réclament désormais de nouvelles zones à bâtir.
Selon les prévisions démographiques de l'Office fédéral de la statistique (OFS), la Suisse atteindra le seuil des 10 millions d'habitants entre 2034 et 2040. Il appartient à la Confédération et aux cantons de garantir des zones de construction suffisantes. Mais pourront-ils suivre le rythme de la croissance démographique? Les économistes de la Haute Ecole spécialisée de Lucerne (HSLU) expriment des doutes à ce sujet dans la «NZZ am Sonntag». «Les réserves disponibles seront à peine suffisantes pour absorber la totalité de la croissance démographique attendue», explique Daniel Steffen de la HSLU. Les conséquences sur le développement urbain sont évidentes: dans les années à venir, la pénurie de surfaces habitables et la hausse des prix continueront de s'aggraver. Aujourd'hui à Zurich, il faut s'attendre à débourser 12’000 francs par mètre carré de terrain à bâtir, même pour de petits projets de construction d'habitations. Cela représente trois à quatre millions de francs pour les petites parcelles.
Selon les experts, le potentiel des centres-villes n’est souvent pas exploité aujourd’hui. Le règlement sur les constructions et les zones permettrait actuellement de tripler la surface habitable des nouvelles constructions, mais propriétaires et architectes se heurtent à d’innombrables obstacles administratifs en plus de l’opposition des voisins. Pour sa part, Martin Hofer, architecte et cofondateur du cabinet de conseil immobilier Wüest Partner, à Zurich, ne voit pas vraiment de solution dans la densification. «La demande est si forte que même l’ajout d’un étage à des maisons en ville ou en banlieue n’apporterait pas l’amélioration souhaitée», prévient-il. Martin Hofer suggère de libérer des espaces ouverts à la limite de la ville pour la construction de logements. «L’utilisation de ces zones ne devrait plus être un tabou», dit-il.