Accusée de harcèlement, une enseignante sera probablement jugée

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FranceAccusée de harcèlement, une enseignante sera probablement jugée

Après des accusations d'«humiliations régulières» subies par Evaëlle, collégienne de 11 ans s'étant suicidée en 2019, une enseignante risque un procès pour harcèlement moral sur mineur.

Si son dossier administratif fait le portrait d'une «professeur expérimentée, sérieuse et dynamique», l'enquête révèle un tout autre profil.

Si son dossier administratif fait le portrait d'une «professeur expérimentée, sérieuse et dynamique», l'enquête révèle un tout autre profil.

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Le parquet de Pontoise a demandé le renvoi de l’enseignante de français, âgée de 61 ans, ainsi que de deux camarades de classe pour harcèlement moral sur mineure, communique l'AFP. Si la juge d’instruction suit ces réquisitions, elle sera envoyée devant le tribunal correctionnel. Quant aux adolescents de 16 ans, ils seront renvoyés devant un juge pour enfants.

Pour rappel, le père d’Evaëlle avait retrouvé sa fille de 11 ans pendue dans sa chambre, dans le pavillon familiale à Herblay, dans le Val-d’Oise, le 21 juin 2019. Quelques mois plus tôt, l'adolescente avait tenté de mettre le feu à une poutre de la maison après une rupture amicale. Déjà victimes de moqueries en primaire, la jeune fille connaissait de nombreux problèmes relationnels depuis son entrée au collège, avec des camarades violents mais aussi avec son enseignante de français.

Lord d'une session consacrée au harcèlement scolaire, cette dernière avait demandé aux autres élèves d’exprimer leurs reproches à Evaëlle, sommée de s’expliquer ensuite. Malgré les pleurs de l'élève, l’enseignante se serait énervée et lui aurait ordonné de répondre. En février 2019, les parents d'Evaëlle avaient porté plaine contre des élèves et retiré leur fille du collège. Cependant, de nouvelles violences dans son nouveau collège l'aurait poussée à passer à l'acte.

La justice estime le «harcèlement moral caractérisé» et que les actes de l’enseignante vis-à-vis d'Evaëlle ont été «un déclencheur puis catalyseur du harcèlement perpétré par les élèves de sixième à son encontre». Par ailleurs, des élèves interrogés ont rapporté qu’Evaëlle constituait une cible récurrente de la professeure qui qui l’isolait au fond de la classe. «Je ne suis pas surprise de la position du parquet de Pontoise qui est dans son rôle d’accusation. Je conteste fermement les faits qui me sont reprochés. Je regrette que l’enquête et l’instruction aient été menées à charge», a toutefois réagi l'enseignante interrogée par l'AFP.

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