VaudWC trop petits: un meurtrier genevois veut changer de prison
Un homme souffrant d'obésité détenu aux Établissements de la plaine de l’Orbe dénonce une situation dégradante.
- par
- R.M.
Détenu aux Établissements de la plaine de l’Orbe (EPO), un homme condamné pour meurtre veut être transféré dans une autre prison. Sa raison peut sembler étonnante: il estime que les toilettes de sa cellule sont trop exiguës. Mais sa demande a été rejetée.
Le cas concerne un prisonnier dans la vingtaine. Il avait écopé de 13 ans de prison pour avoir poignardé à mort sa compagne en 2019, à Chêne-Bourg, à Genève.
Ce détenu soufre d’obésité et pèse quelque 140 kilos. Il est incarcéré depuis quatre mois aux EPO, relate la «Tribune de Genève». Il dit qu’il vit une situation «dégradante au sens de la Convention européenne des droits de l’homme» car les WC seraient si peu appropriés à sa corpulence qu’il doit «faire ses besoins dans un seau».
En fin d’année dernière, a donc fait une demande pour être transféré à la prison de La Brenaz, à Genève, où il pourrait en outre plus aisément recevoir des visites de ses proches.
«Légère anxiété»
Le Service d’application des peines et mesures a cependant refusé sa demande. Puis, saisie, la Chambre pénale de recours (CPR) a fait de même.
Selon cette instance, la gêne, si elle est avérée, n’engendre chez ce détenu «qu’une légère anxiété, couplée à une tristesse non pathologique», détaille le quotidien genevois. Pas de mauvais traitement, donc. Les WC concernés, est-il en outre souligné, sont conformes aux normes.
Le détenu n’entend cependant pas en rester là: le tribunal fédéral sera saisi. Me Robert Assaël, son avocat, fustige dans la «Tribune de Genève» un argument de la justice, pour qui son client peut trouver une solution, par exemple en demandant à être accompagné dans d’autres toilettes par un gardien. Or aux EPO, «celles-ci sont toutes de la même grandeur, selon ce qui a lui été dit», peste-t-il.