CinémaJosh Brolin: «Pendant 20 ans, je n’ai eu que les Goonies»
L'acteur de 56 ans, à l'affiche de Dune II, revient sur ses premiers souvenirs du septième art et son début de carrière compliqué.
Josh Brolin à l’affiche de «Dune II», quoi de plus naturel pour ce pensionnaire des blockbusters comme «Avengers»? Et pourtant, l’acteur a vivoté «pendant 20 ans» sur le souvenir des «Goonies», succès des années 1980.
Le Californien, aujourd’hui âgé de 56 ans, fut sans cesse ramené jusqu’au milieu des années 2000 à son rôle de frère aîné du bambin-héros de ce film d’aventure de Richard Donner.
«J’ai pourtant fait plein d’autres choses après mais qui n’ont pas été relevées», glisse-t-il sans aigreur lors d’une rencontre à Paris avec quatre journalistes, avant la sortie de «Dune II» à partir 28 février.
Dans cette superproduction de science-fiction, il joue Gurney Halleck, l'un des fidèles lieutenants de la Maison Atréides. Il a donc partagé de nombreuses scènes avec Timothée Chalamet qui campe le rôle de
Paul Atréides. Josh Brolin a partagé également le plateau avec Austin Butler («Elvis»), nouveau venu sur la saga.
«Austin disait: «Les gens me voient toujours dans la peau d’Elvis.» Je répondais: «Les gens t’ont parlé d’Elvis pendant 7 mois, moi, pendant 20 ans, je n’ai eu que «Les Goonies», boucle-là!», lance-t-il d’un rire franc.
Josh Brolin admire son cadet et se réjouit de sa réussite – après «Elvis», la série «Masters of the air» produite par Steven Spielberg et Tom Hanks – alors que lui galérait au même âge. Pressenti pour la série «21 Jump Street», Johnny Depp l’a coiffé au poteau.
«Masochiste»
Le fils du comédien américain James Brolin – marié en troisièmes noces avec Barbra Streisand, qui n’est pas la mère de Josh – a même été trader un temps pour payer les factures.
Celui qui a passé sa jeunesse dans un ranch a été remis en selle par le film «No country for old men» des frères Coen en 2007.
Il dit avoir ensuite profité d’un «effet domino». «Les autres réalisateurs ont pensé: «Pourquoi ils l’ont choisi lui? Moi aussi, je le veux dans mon film!»», raconte-t-il modestement.
La même année, sa mâchoire carrée et sa voix caverneuse, comme creusée par les alcools forts qu’il ne boit plus, font merveille pour le flic corrompu dans «American gangster» de Ridley Scott. Et, en 2009, il sera nommé aux Oscars pour le second rôle de «Milk» de Gus Van Sant.
Puis viendront les blockbusters («Men in black», «Gardiens de la galaxie»...) qui ne l’enfermeront jamais dans le confort.
«Je dois être masochiste, je choisis des films émotionnellement ou physiquement difficiles, comme «Everest» où on a eu tellement froid qu’on ne pouvait pas dormir, ou «Dune», tourné par 45 degrés avec du sable dans la bouche, à 2 h 30 d’Abou Dhabi».
Il voit «Apocalypse Now» à 11 ans
Cet attrait des films qui «vous consument», il le rattache à «Apocalypse now» que son père l’a emmené voir alors qu’il avait seulement 11 ans: «C’était irresponsable», rigole-t-il.
Sur «Sicario» en 2015, il fait la connaissance du réalisateur Denis Villeneuve, aujourd’hui aux commandes de «Dune». «On est si proches avec Denis, que là, sur «Dune II», j’ai eu l’impression qu’on dormait dans le même lit. (Rires.)»
Un film pas comme les autres pour ce fan de science-fiction. «Mon cerveau a explosé quand j’ai lu, gamin, «Chroniques martiennes» de Ray Bradbury, dont j’ai ensuite tout dévoré. Après, il y a eu Isaac Asimov («Fondation») puis à 15 ans j’ai plongé dans Frank Herbert et «Dune».
Fan de rock – il écoutait Kiss adolescent et fut proche adulte de Chris Cornell, leader disparu de Soundgarden -, Josh Brolin chantonne brièvement dans «Dune II».
j'ai eu des doutes sur Hans Zimmer
Il a écrit les paroles. «Pour la musique, je travaillais avec Hans Zimmer (compositeur renommé de la B.O.), je lui demandais des idées et il m’envoyait des photos... d’iceberg. Il était en vacances. (Rires.). J’ai douté de lui à ce moment, ce qui était débile, car sa musique est géniale.»
Fin connaisseur de «Dune», il sait que son personnage aurait sa place dans un troisième épisode. «Ça dépendrait du succès du deuxième», répond le vieux routier d’Hollywood.