Politique de l'asileBeat Jans veut renvoyer vite fait les Maghrébins
Changement de ton avec le nouveau conseiller fédéral en charge de l'asile.
- par
- Eric Felley
Moins de deux mois après avoir repris le dossier de l'asile des mains d'Elisabeth Baume-Schneider, le chef du Département de justice et police, Beat Jans, a donné mardi une nouvelle impulsion plus stricte au traitement des demandes d'asile.
Lors d'une visite au Tessin, le conseiller fédéral a présenté une série de mesures concrètes visant à «soulager le système de l'asile». L'une de ses mesures vise en particulier les demandeurs d'asile venant du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Ces personnes ont un taux d'octroi de l'asile inférieur à 1 % et ont représenté près d'un quart des quelque 24 000 premières demandes enregistrées en 2023.
Mettre fin à l'hébergement du week-end
Dans un communiqué publié aussi mardi, le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) a en outre constaté «que des personnes provenant de ces pays notamment utilisaient les infrastructures de l'asile comme hébergement temporaire le week-end, une pratique à laquelle il faut mettre un terme», selon le conseiller fédéral Beat Jans.
«Le dépôt d'une demande ne sera plus possible qu'en semaine, précise le SEM. Le but est de ne pas devoir héberger durant le week-end des personnes qui quittent les Centres fédéraux le lundi matin avant l'enregistrement de leurs empreintes digitales et l'ouverture formelle de la procédure d'asile. Les personnes vulnérables, comme les femmes seules, les familles, les mineurs non accompagnés et les personnes âgées ou malades, continueront d'être prises en charge le week-end»».
Dossier traité en 24 heures
Par ailleurs, Beat Jans souhaite désormais traiter ce type de demande par des procédures rapides, «qui devraient durer 24 heures au maximum». La pratique doit s'inspirer d'une phase pilote testée à Zurich ces derniers mois qui s'est avéré «concluante», selon le communiqué.
Le but de ces procédures est de traiter dans le laps de temps le plus court possible les demandes d'asile qui sont manifestement vouées à l'échec. Pour y parvenir, les étapes essentielles de la procédure sont exécutées en l'espace de 24 heures.
Pour l'instant, ces mesures n'ont pas provoqué de réactions du côté de l'UDC, qui dénonce systématiquement «le chaos de l'asile en Suisse». La nouvelle direction prise par Beat Jans marque en tout cas une volonté de mettre de l'ordre dans certaines pratiques, au moment où les cantons sont à nouveau sollicités pour trouver de nouvelles solutions d'hébergement.