Crise agricole en France: «Les attentes sont très fortes»

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Crise agricole en France«Le temps de la décision politique est venu»

À l’approche de l’ouverture du Salon de l’agriculture, «les attentes sont très fortes», estime le syndicat FNSEA. 

Sur le terrain, la tension reste palpable en France.

Sur le terrain, la tension reste palpable en France. 

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Le gouvernement a désormais en main toutes les revendications des agriculteurs et «le temps de la décision politique» est venu, affirme mardi la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) qui attend de pied ferme des annonces.

«Cortège» prévu

«Les attentes sont très fortes» à l’approche de l’ouverture du Salon de l’agriculture que le président de la République doit inaugurer samedi, a indiqué le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, à l’issue d’un entretien avec Emmanuel Macron. Pour maintenir la pression jusqu’au bout, la FNSEA et son allié syndical les Jeunes agriculteurs (JA) ont prévu vendredi soir à Paris un «cortège» d’agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du Salon. Une source policière s’attend «à quelque chose de calme et tenu».

Le Premier ministre Gabriel Attal doit, lui, s’exprimer mercredi matin lors d’une conférence de presse consacrée à la crise agricole, avant le Conseil des ministres. Mardi soir dans Le Figaro, il a annoncé le lancement d’une mission parlementaire sur une évolution de la loi Egalim afin qu’elle prenne mieux en compte le «coût de production des agriculteurs», ainsi que la publication d’un arrêté déclarant toutes les filières agricoles «métiers en tension», ce qui permettrait de recourir plus facilement à la main-d’œuvre étrangère.

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«Éléments très clairs»

«On considère que notre travail est fait et qu’on a mis dans les mains des pouvoirs publics les éléments très clairs, très cadrés de ce qu’on attend», a souligné Arnaud Rousseau. «Si les annonces ne sont pas au rendez-vous, s’il n’y a pas le compte, on dira «sur tel point il n’y a pas le compte». Mais je n’imagine pas qu’avec le travail qu’on a fait, il y ait une surdité de cette nature», a ajouté le responsable syndical. Emmanuel Macron a aussi reçu mardi le président des Jeunes agriculteurs, allié de la FNSEA, et il s’était déjà entretenu la semaine dernière avec les autres représentants de la profession (Coordination rurale, Confédération paysanne et Modef).

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, et la ministre déléguée Agnès Pannier-Runachier multiplient quant à eux les réunions avec des représentants de diverses filières et des syndicats. Ils participaient aussi tous les deux mardi à une réunion sur les négociations commerciales entre les acteurs de l’alimentation, qui visait à garantir la bonne application des lois Egalim censées assurer une rémunération décente aux agriculteurs.

«Déni de réalité»

«Il y a une sorte de déni de réalité de la part d’acteurs de la grande distribution et de certains industriels autour de la situation vécue par les agriculteurs», a pointé le Ministère de l’agriculture après cette rencontre.

Après un mouvement de colère qui s’était manifesté en janvier par des blocages de routes et des actions parfois tumultueuses, le gouvernement a tenté d’apaiser les agriculteurs par une salve d’annonces allant du versement d’aides d’urgence à des décrets de simplification en passant par une «pause» sur le plan de la réduction des pesticides Ecophyto. Les représentants de la profession répètent depuis qu’ils veulent en voir les premières retombées avant l’ouverture du Salon de l’agriculture.

Sur le terrain, la tension reste palpable. Une vingtaine d’agriculteurs de la FNSEA du Pas-de-Calais et des JA ont par exemple mené mardi matin des opérations dans des supermarchés du Calaisis pour vérifier les lieux de production des produits alimentaires et alerter les clients sur ceux provenant de l’étranger.

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