Jeu vidéo«Helldivers 2», le jeu-service compris
Ennuyeux comme la pluie en solo, ce jeu de guerre galactique contre des araignées ou des robots se révèle plus plaisant à plusieurs.
- par
- Jean-Charles Canet
Si on en croit les images de propagande à la mode «Starship Troopers», il fait bon vivre sur la «Super Terre». Mais la galaxie est en danger, car elle est envahie de créatures arachnoïdes, voire d'androïdes méchants. À vous, citoyen-soldat corvéable à merci, de défendre ce qui le reste, de reprendre ce qui a été pris, de restaurer l'ordre au nom de la «Démocratie» et de servir de chair à pâté sans sourciller.
Goûtez à ce délicieux second degré, car c'est un peu le seul distillé par «Helldivers 2», un jeu-service suédois, soutenu pas Sony, sorti en fin de semaine dernière sur PS5 et PC Steam. Par jeu-service, il faut entendre ici un divertissement bâti sur un concept simple, sur des mécaniques ludiques évolutives, dans un monde virtuel en perpétuelle construction, peuplé de joueurs disposés à jouer en solitaire mais, surtout, en groupe (jusqu'à quatre en coopération). Un jeu sans véritable progression dramatique, qui n'empêche pas une évolution, voire quelques rebondissements. Un perpétuel chantier sur serveurs, en quelque sorte similaire à «Destiny» (1 et 2), à «Fortnite», à «Overwatch» ou encore, pour parler d'une chose récente, à «Skull and Bones».
On l'a tenté en solitaire et on s'est immédiatement ennuyé comme un rat mort. Ce fut bon pour l'apprentissage, dira-t-on, et pour constater le côté court en bouche de la vision politique caustique, copie plate de celle émise, avec plus de brio, dans le film de Paul Verhoeven.
Notre humeur s'est ensuite améliorée avec 1, 2 ou 3 partenaires, soit issu de notre cercle d'amis, soit introduits en matchmaking par le jeu lui-même (pour autant que les serveurs ne partent pas en quenouille, ce qui est arrivé très souvent jusqu'ici).
À plusieurs, «Helldivers 2», prend ainsi toute sa saveur et est susceptible de créer un engouement qui semble se vérifier si on en croit les statistiques de fréquentation sur Steam. Le jeu semble être ainsi devenu particulièrement populaire, malgré les quelques hoquets techniques constatés même après une série de mises à jour.
Jeu en 3D subjective, l'épisode originel était en mode vue de dessus, Helldivers est graphiquement très correct. Son gameplay est irréprochables et ses mécaniques sont soignées. Ceux qui aiment jongler avec divers concepts tactiques seront ravis de tenter d'éradiquer les envahisseurs. On s'active dans tout un univers rempli de missions où l'on vit, combat, meurt, revit, s'arme, se réarme, tire, court, salue, plonge en tentant d'échapper à des hordes enragées de puissances variables.
Proche du plagiat
Notre avis est très contrasté. Le concept même de «jeu en tant que service» nous horripile. On préfère de très loin les jeux finis aux chantiers interminables avec microtransactions (elles sont surtout cosmétiques pour l'instant dans «Helldivers 2» mais sait-on jamais). Il est vrai que la pilule passe mieux quand le jeu-service est bien fait... Et cela semble être le cas.
On y a joué sur PlayStation 5 et sur Steam. Les chances qu'on y revienne souvent restent néanmoins faibles. Le côté martial de l'entreprise et sa causticité limitée, proche du plagiat, nous pousse à la retenue.