ZurichCoup de théâtre: l'ex-chef de la Raiffeisen gagne devant la justice zurichoise
La Cour suprême du canton a annulé la condamnation contre Pierin Vincenz.
- par
- Eric Felley
Le «Tages-Anzeiger» révèle ce mardi que l'ex-chef de la Raiffeisen, Pierin Vincenz, a réussi à faire annuler la lourde condamnation prononcée à son encontre il y a deux ans par un tribunal zuirchois. L'homme de 67 ans recevra un dédommagement à hauteur de 35'000 francs. Après des années de procédures - et notamment 106 jours passés en prison préventive par le prévenu - ce jugement est une véritable bombe.
La Cour suprême a constaté «de graves erreurs de procédure», notamment concernant le droit fondamental d'être entendu de l'ex-banquier. Pour le fondateur de la Raiffeisen, c'est une grande victoire, même si elle arrive un peu tard compte tenu de tous les déboires qu'il a subis.
3 ans et 9 mois de prison
En avril 2022, la justice zurichoise avait condamné Pierin Vincenz à une peine de trois ans et neuf mois de prison pour gestion déloyale par métier, abus de confiance ou encore faux dans les titres. Le Ministère public réclamait six ans. Dans un procès très médiatisé outre-Sarine, le «golden boy» des Grisons avait été littéralement laminé.
Le Ministère public zurichois reprochait à Pierin Vincenz et à son associé en affaires, Beat Stocker, de la société de cartes de crédit Aduno, d'avoir placé des participations cachées dans des sociétés destinées à être rachetées par Raiffeisen ou Aduno, et ce, dans le seul but de s'enrichir personnellement.
De gros frais
Pierin Vincenz était aussi accusé d'avoir financé de grosses dépenses à travers des notes de frais: 200'000 francs pour des visites dans des clubs de strip-tease et 250'000 francs pour des voyages. Il avait aussi détruit une chambre d'hôtel lors d'une nuit avec une call girl. Pour frapper fort, le tribunal avait prononcé aussi en 2022 une peine pécuniaire avec sursis de 280 jours-amende à 3000 francs et l'obligation de rembourser 236'000 francs à sa banque.
Nouvelle enquête
Mais les ennuis de Pierin Vincenz avec la justice zurichoise ne sont pas terminés pour autant avec la décision de la Cour suprême. En novembre 2023, le Ministère public zurichois a ouvert une nouvelle enquête contre lui et Beat Stocker, qui sont soupçonnés de s'être fait verser de l'argent par des patrons de diverses sociétés. Les mêmes accusations de gestion déloyale et d'abus de confiance sont portées contre eux.