La voix de Cornelio Sommaruga s'est éteinte

Publié

GenèveLa voix de Cornelio Sommaruga s'est éteinte

L'ancien président du CICR laisse le souvenir d'un homme profondément engagé pour la cause des victimes.

Eric Felley
par
Eric Felley
Cornelio Sommaruga a marqué la diplomatie helvétique durant de nombreuses années.

Cornelio Sommaruga a marqué la diplomatie helvétique durant de nombreuses années.

IMAGO/Avalon.red

C'est un personnage haut en couleur de la diplomatie helvétique qui a tiré sa révérence dimanche. Bien connu pour avoir été président du Comité international de la Croix-Rouge de 1987 à 1999, Cornelio Sommaruga s'est éteint dimanche à l'âge de 91 ans. Il laisse dans la peine sa nombreuse famille, dont son fils, le conseiller aux États genevois Carlo Sommaruga. 

Né à Rome en 1932, Cornelio Sommaruga était originaire du Tessin. Après avoir travaillé dans le secteur bancaire à Zurich, il a rejoint le corps diplomatique helvétique dans les années 60. Il a été en fonction à La Haye, Cologne, Rome et enfin à Genève. Il est devenu chef-adjoint de la délégation suisse auprès de l'Association européenne de libre-échange (AELE), dont il est devenu sous-secrétaire général dans les années 1970.

Un homme, une voix

Après un passage à Berne à l'Office fédéral des affaires économiques extérieures, notamment en tant que secrétaire d'Etat, il a été nommé en 1987 au poste de président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). C'est dans cette fonction qu'il se fera connaître, en particulier grâce à sa voix caverneuse et son verbe haut.

L'esprit de Genève

Durant sa longue carrière, on ne compte plus le nombre de distinctions que Cornelio Sommaruga a reçu, notamment des titres de docteur honoris causa dans les universités de Fribourg, Bologne, Nice, Séoul ou Genève. En 2018, la ville de Genève lui avait remis la médaille «Genève reconnaissante» pour «son engagement diplomatique et humanitaire sans faille».

«Au cours de sa remarquable carrière, avait relevé le maire de Genève Rémy Pagani, Cornelio Sommaruga n’aura jamais accepté d’être un témoin immobile, un spectateur silencieux». Relevant qu'il s'était mis du côté des  victimes des conflits avec «sa force de conviction pour faire respecter, à tout prix, le droit international humanitaire, ce droit qui est né à Genève il y a 150 ans».

Après le CICR, il avait notamment repris la présidence du Centre international de déminage humanitaire à Genève. Enfin, en 2020, il s’était beaucoup impliqué dans la votation sur les multinationales responsables en siégeant dans le comité d’initiative aux côtés d'une autre figure tessinoise récemment disparue, Dick Marti.

Ton opinion

8 commentaires