Un espoir fribourgeois dans la lutte contre le cancer du sein

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MédecineUn espoir fribourgeois dans la lutte contre le cancer du sein

L'Université de Fribourg a découvert un moyen de combattre une inflammation provoquant des métastases.

Comm/M.P.
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Un quart des cas de cancer du sein évoluent vers une maladie métastatique.

Un quart des cas de cancer du sein évoluent vers une maladie métastatique.

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Le cancer du sein est le cancer le plus répandu chez la femme. Bien qu’un dépistage précoce et des traitements modernes offrent de bonnes perspectives de guérison à la plupart des patientes, un quart des cas évoluent malheureusement vers une maladie métastatique, avec toutes les conséquences que l’on sait. Cette progression funeste est favorisée par une inflammation qui survient à l’intérieur et autour de la tumeur. Parvenir à la moduler permettrait d’offrir de nouvelles opportunités thérapeutiques. Il restait à savoir comment le faire de manière efficace.

L'équipe du Professeur Curzio Rüegg de l’Université de Fribourg, en collaboration avec le Dr Qiang Lan de l'Université d'Helsinki et la Dre Sanam Peyvandi de l’Université de Lausanne, ainsi que des scientifiques de l'Institut suisse de bioinformatique du CHUV, a identifié un nouveau mécanisme reliant l'inflammation et les métastases: les granulocytes, un type de globules blancs couramment présents lors d'une inflammation aigüe, facilitent la formation de métastases.

«En quelque sorte, les cellules cancéreuses poussent les granulocytes qui se trouvent sur le site tumoral à produire des médiateurs inflammatoires, l'interleukine 6 et l'oncostatine, explique le Professeur Curzio Rüegg. Ce sont ces deux médiateurs qui, dans un second temps, transforment les cellules cancéreuses du sein en cellules souches cancéreuses à haute capacité métastatique.»

Possibilité d'identifier les patientes à risque

Les scientifiques ont démontré que l’inhibition de l'interleukine 6 et l'oncostatine produites par les granulocytes supprime la formation de cellules souches cancéreuses et les métastases. Bien que le mécanisme ait été découvert à l’aide de modèles de laboratoire, l’équipe a également démontré des événements similaires dans le cancer du sein humain. Pour couronner le tout, les scientifiques ont aussi découvert une signature génétique permettant d’identifier les patientes présentant un risque accru de métastases en raison de ce mécanisme.

Cette étude, parue dans le «Journal of Clinical Investigation», est importante pour la recherche sur le cancer et l’oncologie clinique. Et cela pour deux raisons: elle révèle un nouveau mécanisme et identifie les deux facteurs inflammatoires responsables de ces effets, l'interleukine 6 et l'oncostatine, qui pourraient être ciblés thérapeutiquement. Les inhibiteurs de l'interleukine 6 sont en effet disponibles et utilisés efficacement pour traiter les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques. Ces travaux ouvrent de vraies opportunités en vue de développer de nouveaux traitements pour les patientes à haut risque de métastases.

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