Prise d'otages près d'Yverdon«Il ne méritait pas d'être tué», dit son frère
La famille de l'Iranien décédé le 8 février dernier a déposé une plainte devant la justice vaudoise.
- par
- Eric Felley
La famille iranienne du preneur d'otages d'Yverdon a déposé cette semaine une plainte pour connaître les conditions dans lesquelles leur proche a été abattu par un policier vaudois le jeudi 8 février. Selon le pôle enquête de la RTS, la famille estime que l'issue fatale «aurait pu être évitée» à la fin de la prise d'otages, qui avait duré quatre heures.
Les journalistes de la RTS ont pu contacter en Iran un membre de la famille de ce requérant d'asile iranien kurde de 32 ans, en l'occurrence son frère cadet: «C'est clair qu'il a très mal agi, reconnaît-il, mais il voulait seulement qu'on l'écoute. Il voulait crier, c'était un appel au secours. On ne soutient pas son acte, mais il ne méritait pas d'être tué. C'est une injustice».
Une enquête étendue
Dans sa plainte, la famille vise «toute personne ayant illicitement contribué au décès de leur fils». Le Ministère public vaudois, qui a déjà ouvert une enquête sur les circonstances de ce décès, confirme à la RTS avoir reçu cette plainte en fin de semaine et avoir accordé aux parents le statut de partie plaignante.
Ces derniers, par le biais de leur avocat en Suisse, demandent aussi d'étendre l'enquête sur la prise en charge de leur fils, arrivé en Suisse en 2022, et qui présentait de graves troubles psychiques, qui sont allés en s'aggravant depuis.
«Pour protéger les otages»
Rappelons que le 8 février dernier, vers 18 h 30, cet homme armé d'une hache et d'un couteau avait pris en otage treize personnes dans un train régional près d'Yverdon. Après des revendications confuses au sujet d'une femme à qui il voulait parler, la police a donné l'assaut vers 22h15, permettant la libération des otages.
«Le preneur d'otages fonçant avec sa hache dans la direction du groupe d'intervention, un policier a fait usage de son arme pour protéger les otages, touchant mortellement l'auteur», a alors expliqué Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise.