CinémaDécès de Gérard Barray, inoubliable et indétrônable d'Artagnan
Le comédien français avait été un des rois des films de cape et d'épée, dans les années 1960. Il est mort à 92 ans.
- par
- Laurent Siebenmann
Ne cherchez pas: le vrai, l'unique, le seul D'Artagnan du cinéma, c'était lui. En 1961, Gérard Barray distribuait comme personne torgnoles, coups de pied aux fesses et jouait de l'épée dans la version la plus solaire et enthousiasmante des «Trois mousquetaires», devant les caméras du réalisateur Bernard Borderie.
C'est à 92 ans, jeudi dernier, que le comédien français a quitté cette Terre, a annoncé un de ses amis, le journaliste Henry-Jean Servat. «Le magnifique Gérard Barray fut, à 30 ans, D’Artagnan et Pardaillan, héros épatant de films français d’aventures et de cape et d’épée, années 60. Et aussi, ami de Frédéric Dard, San Antonio. Il est monté au ciel, à Marbella, où il résidait en famille», a-t-il écrit sur X.
Il voulait être médecin
Initialement, Gérard Barray avait entamé des études de médecine. Mais, attiré par le monde du jazz puis de la comédie, il avait changé son fusil d'épaule. Après avoir suivi le Cours Simon, à Paris, l'acteur avait débuté une belle carrière, sur les planches.
Le cinéma l'avait alors vite repéré. Au début des années 1960, il enchaîne les films de cape et d'épée: «Le Capitaine Fracasse» (1961), «Le chevalier de Pardaillan» (1962), «Scaramouche» (1963) et Surcouf dans «Tonnerre sur l’océan indien» (1966) puis «Surcouf, le Tigre des sept mers» (1966).
Un pour tous
Grand ami de Frédéric Dard, il incarne le commissaire San Antonio dans «Sale temps pour les mouches» (1966) et «Béru et ces dames» (1968). Puis, un peu lassé par le métier, il s'en éloignera. Même si on pourra le revoir dans «Ouvre les yeux» (1998) et «Galindez» (2003), son ultime film.
Mais ce sont bien les deux épisodes au cinéma qui composent «Les trois mousquetaires» (1961) qui rendront Gérard Barray inoubliable. Ces longs-métrages bondissants, portés par la musique guillerette de Paul Misraki, ont enchanté des millions d'enfants. Entouré par Mylène Demongeot, Perrette Pradier, Georges Descrières (le futur Arsène Lupin), Bernard Woringer, Jacques Toja, Jean Carmet, Guy Delorme et Daniel Sorano, Gérard Barray y livre un D'Artagnan de légende qui n'est pas près d'être égalé.