Bombes sur les voies:  prison ferme pour les rançonneurs

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FranceBombes sur les voies:  prison ferme pour les rançonneurs

En 2003, ils avaient exigé le versement par l'État de plusieurs millions d’euros.

Inspection de sécurité sur la ligne Paris-Troyes-Bâle en 2004.

Inspection de sécurité sur la ligne Paris-Troyes-Bâle en 2004.

AFP

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi à des peines de prison ferme, à accomplir sous bracelet électronique, les deux protagonistes du «groupe AZF», qui avaient menacé il y a 20 ans de faire exploser des bombes sur les voies du réseau ferroviaire français.

Michel D., 76 ans, chef d’entreprise à la retraite, a écopé de cinq ans de prison dont quatre ferme. Sa complice Perrine R., 61 ans, une de ses ex-employées, a été condamnée à trois ans de prison dont deux ferme.

Les deux prévenus ont quitté la salle d’audience sans un mot.

L'affaire éclate en 2003

L’affaire avait éclaté fin 2003 quand un groupe inconnu dénommé «AZF» – du nom de l’usine dont l’explosion avait causé la mort de 31 personnes à Toulouse (sud-ouest) en 2001 – avait assuré avoir enfoui «une série de bombes» sous le ballast de voies ferrées et promettait de les faire exploser à défaut du versement par l’Etat d’une rançon de 4 à 8 millions d’euros.

Les menaces avaient été prises très au sérieux à l’Elysée et au ministère de l’Intérieur, qui avaient reçu entre décembre 2003 et mars 2004 neuf lettres signées «AZF», un groupe se présentant comme «groupe de pression à caractère terroriste secrètement créé au sein d’une confrérie laïque à spécificité éthique et politique».

Deux bombes retrouvées

Sur les indications du groupe, les autorités avaient retrouvé le 21 février 2004 une première bombe – «sophistiquée» et en état de fonctionner – sur la ligne Paris-Toulouse.

Une seconde bombe avait été découverte fortuitement par un agent SNCF le 24 mars 2004 sur la voie Paris-Troyes-Bâle. Le lendemain, «AZF» annonçait par courrier aux autorités la suspension de son action.

Dénonciation en 2017

Le dossier aurait pu complètement tomber aux oubliettes sans la dénonciation, en septembre 2017, de l’ex-compagnon de Perrine R.

Vendredi, le tribunal a suivi à la lettre les réquisitions du parquet, qui avait requis de la prison ferme à l’encontre des deux prévenus.

Le tribunal a également reçu la constitution de partie civile de la SNCF et condamné Michel D. et Perrine R. à payer 5,8 millions d’euros à la société ferroviaire au titre du préjudice matériel subi et un euro symbolique au titre du préjudice moral.

Les avocats des deux prévenus ont annoncé qu’ils allaient faire appel de la condamnation sur les intérêts civils.

(AFP)

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