Kansas City (USA)21 blessés et un mort dans les tirs lors de la parade du Super Bowl
Des coups de feu meurtriers ont été tirés mercredi lors du défilé en l'honneur de la victoire des Chiefs. Trois individus ont été arrêtés.
Des tirs lors de la parade mercredi à Kansas City célébrant la victoire des Chiefs au Super Bowl ont fait au moins un mort et 21 blessés, a annoncé le chef des pompiers de cette ville du Missouri, dans le centre des États-Unis.
Huit patients dont la vie était en danger ont été transportés à l’hôpital dans les 10 minutes suivant les tirs, a indiqué le chef Ross Grundyson lors d’une conférence de presse. Stacey Graves, la cheffe de la police de Kansas City, a précisé que trois personnes en tout avaient été interpellées en lien avec ces tirs.
L’hôpital pédiatrique Children’s Mercy avait indiqué plus tôt à l’AFP traiter 12 blessés venant du rassemblement, dont 11 enfants. «Neuf ont des blessures causées par arme à feu», a détaillé une porte-parole de l’établissement.
Des dizaines de milliers de personnes célébraient les Chiefs, qui ont défilé dans les rues de Kansas City pour fêter leur victoire dimanche au Super Bowl, la grand-messe annuelle du football américain. La traditionnelle file d’autobus à impériale a remonté le Grand Boulevard vers la gare de Union Station, où ont eu lieu les tirs alors que la parade touchait à sa fin.
Les tirs ont eu lieu près du parking de la gare, et deux personnes ont été interpellées, a annoncé la police. Un homme revêtu d’un jogging rouge figure parmi les personnes arrêtées, selon des journalistes de l’AFP.
«Prier pour Kansas City»
«Je pensais que c’était des feux d’artifice», a témoigné John O’Connor auprès du quotidien The Kansas City Star, expliquant avoir entendu «entre 15 et 20 tirs dans un bref laps de temps».
Les forces de l’ordre étaient déployées en nombre sur les lieux, protégés par des cordons jaunes caractéristiques des scènes de crime aux États-Unis.
Patrick Mahomes, le quarterback star des Chiefs, a dit «prier pour Kansas City» dans une publication sur X. Dans un communiqué, les Kansas City Chiefs se sont dits «attristés» et ont condamné un «acte de violence insensé». «Tous nos joueurs, entraîneurs, et membres du personnel ainsi que leurs familles sont en sécurité», a précisé l’équipe de football américain dans un communiqué.
Selon le maire de Kansas City, Quinton Lucas, les autorités ont été en contact avec la Maison-Blanche, qui a offert l’aide de l’État fédéral. «Avec Jill, nous prions pour ceux tués et blessés aujourd’hui à Kansas City, et pour notre pays afin qu’il trouve la détermination de mettre fin à cette épidémie insensée de violence par arme à feu qui nous déchire», a déclaré le président américain dans un communiqué de la Maison-Blanche.
Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.
La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.
«Menace» des armes à feu
Le maire de Kansas City, qui était présent avec sa famille lors de la parade, a dit être «en colère». Une parade pour célébrer une victoire au Super Bowl, «c’est un jour dont beaucoup de gens espèrent se souvenir pour le reste de leur vie; et ce dont ils ne devraient pas avoir à se souvenir, c’est de la menace posée par la violence par arme à feu», a déclaré Quinton Lucas lors d’une conférence de presse.
Environ 49'000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45'000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides. Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies.
L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.
Le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes. De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’arme.