Conflit Israël-HamasDes familles d’otages demandent à la CPI de poursuivre le Hamas
Des proches de captifs israéliens retenus dans la bande de Gaza ont manifesté devant la Cour pénale internationale, mercredi à la Haye.
Une centaine de proches d’otages israéliens toujours retenus dans la bande de Gaza ont manifesté mercredi devant la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye, à laquelle ils comptent demander des poursuites pour «crimes contre l’humanité» à l’encontre des chefs du Hamas.
«Ramenez-les maintenant!»
Les proches d’otages venus d’Israël ont été rejoints par des manifestants, pour beaucoup arborant des drapeaux israéliens et des photos d’otages, et scandant «Ramenez-les maintenant!». Des images des attaques du 7 octobre en territoire israélien ont été projetées sur des écrans, et des proches d’otages ont pris la parole pour raconter cette journée durant lesquelles des militants palestiniens armés ont tué plus d’un millier de personnes et pris 250 otages.
«Ils sont entrés dans nos maisons, nous ont frappés, violés, tués», a dit Yamit Ashkenaz, dont la soeur Doron Steinbrecher a été prise en otage. «Ils ont pris ma soeur dans son lit, là où elle était supposée être le plus en sécurité», a-t-elle ajouté. Des otages ont été libérés, mais les autorités israéliennes considèrent que 130 d’entre eux sont toujours retenus à Gaza, dont 29 seraient morts. Efraim Zuroff dit être là pour soutenir des voisins, dont le fils a été pris en otage. «Ceux qui ont besoin de médicaments ou de traitements ne les ont pas. Ils sont traités comme des animaux», a-t-il affirmé.
«Chaque jour est une éternité»
Raz Ben Ami est, elle, une ancienne otage, libérée au bout de 54 jours, mais son mari Ohad est toujours captif. «C’est aujourd’hui la Saint-Valentin et Ohad, l’amour de ma vie et le père de mes filles, est toujours en captivité à Gaza», a-t-elle dit. «Chaque jour sans lui est comme une éternité», a ajouté cette femme.
La CPI a été établie en 2002 comme tribunal indépendant international pour examiner les accusations de génocide, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes d’agression, et poursuivre le cas échéant. En 2021, elle a ouvert des enquêtes sur de possibles crimes de guerre menés dans les territoires palestiniens aussi bien par Israël que par le Hamas, qui ont été étendues aux actes commis depuis l’attaque du 7 octobre. Mais les enquêteurs de la CPI n’ont pas été autorisés à entrer à Gaza ou à enquêter en Israël, qui n’est pas membre de la Cour.
«Pour tous les Juifs du monde»
La guerre a été déclenchée par l’attaque le 7 octobre de commandos du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Israël a juré en représailles de «détruire» le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne, et a lancé une offensive qui a fait 28'576 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. Des experts juridiques proches de la Cour ont indiqué à l’AFP qu’aussi bien le Hamas qu’Israël pourraient se trouver accusés devant la Cour pour ce conflit.
«Nous ne sommes pas ici en tant qu’Etat d’Israël. Nous sommes les familles de ceux qui ont été frappés par la terreur du 7 octobre», a dit Udi Goren, un photographe et guide touristique de 42 ans dont le cousin a été abattu par les assaillants, et son corps emmené à Gaza. «Nous faisons cela pour tous les gens d’Israël, pour tous les Juifs du monde, et pour tous ceux qui pensent que notre région mérite un meilleur avenir», a-t-il ajouté.