FranceLe RN et LFI indésirables à l'hommage à Robert Badinter
La famille de l'ancien ministre ne veut ni les troupes de Marine Le Pen, ni celles de Jean-Luc Mélenchon.
La famille de Robert Badinter ne souhaite pas la présence d’élus du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI) à l’hommage national qui sera rendu mercredi 14 février à l’ancien ministre de la Justice, décédé la semaine dernière, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
L’Élysée a fait connaître ce souhait d’Elisabeth Badinter, la veuve du père de l’abolition de la peine de mort, aux deux partis, selon cette source, confirmant une information du «Figaro». Interrogé par l’AFP, le RN a affirmé que Marine Le Pen et les autres élus de son parti invités avaient décidé de ne pas s’y rendre, conformément à la volonté de la famille. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a dit regretter un hommage national «dont sont exclus une partie des Français».
La France insoumise n'en pas moins annoncé mardi qu’elle serait représentée par deux de ses députés. «Un hommage national est un hommage national. Nous y sommes invités, et nous y serons représentés par Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée nationale et Éric Coquerel, président de la Commission des Finances», a indiqué le groupe parlementaire des Insoumis.
Hommages au Sénat et à l'Assemblée
Ce mardi, ce sont le Sénat puis l’Assemblée nationale qui ont rendu hommage à Robert Badinter. Une minute de silence a été respectée par les députés sur tous les bancs de l’Assemblée nationale en ouverture de la séance plénière dans l’hémicycle où était projetée une photo de l’ancien président du Conseil constitutionnel. L’ensemble des groupes ont ensuite applaudi, quelques députés RN s’en abstenant.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué dans son discours introductif la mémoire d’un «grand républicain», souhaitant qu’il puisse rejoindre Victor Hugo ou Jean Jaurès au Panthéon, «temple des grands hommes».
Les sénateurs avaient rendu hommage plus tôt dans l’après-midi à un «infatigable combattant de la liberté», selon les mots du président de la chambre haute Gérard Larcher. «Robert Badinter fut un homme d’État au parcours exceptionnel qui marqua de son empreinte non seulement notre assemblée, mais notre Histoire tout entière», a souligné Gérard Larcher, très ému au moment de rendre hommage à celui qui «restera» un «homme à l’engagement sans faille».
La version originale, annotée de la main de Robert Badinter, de son discours de 1981 sur l’abolition a été projetée dans l’hémicycle du Sénat, ainsi qu’une photographie de son dernier discours devant la Haute assemblée, le 30 septembre 2011, trente ans après l’adoption au Sénat de la réforme.