MusiqueUn symposium consacré au phénomène Taylor Swift en Australie
La star sera étudiée sur plusieurs angles différents et, parfois, étonnants.
Artiste adulée par des millions de fans, femme d’affaires milliardaire: l’impact sociétal, économique et culturel de la pop star américaine Taylor Swift est tellement énorme que l’Université de Melbourne, en Australie, lui a consacré lundi un symposium avec la participation de chercheurs de différentes disciplines.
Le «Swiftposium» s’est penché sur le phénomène Taylor Swift sous tous les angles, sociologique, commercial, culturel et même ... médical, avant l’arrivée vendredi à Melbourne de la tournée mondiale de la chanteuse, «The Eras Tour».
«Elle a accumulé un tel pouvoir et une telle influence»
«C’est vraiment incroyable de voir combien d’approches différentes vous pouvez utiliser pour analyser (le phénomène) Taylor Alison Swift», souligne Jennifer Beckett, maître de conférence en médias et communications à l’Université de Melbourne.
«Elle a accumulé un tel pouvoir et une telle influence, je pense que c’est sans précédent dans l’industrie (musicale)», note l’universitaire. «Nous pouvons beaucoup apprendre d’elle, mais nous devons aussi faire preuve d’esprit critique».
Chanteuse, actrice, Taylor Swift, 34 ans, est aussi poète, icône féministe et habile femme d’affaires. L’an passé, un cours à l’Université de Gand (Belgique) avait examiné les textes de la pop star, en s’interrogeant sur «son génie littéraire».
Ses chansons peuvent aider aux réanimations cardiaques
Parmi les éléments les plus inattendus du symposium de Melbourne, les chercheurs ont mis en évidence que les rythmes de ses chansons pouvaient aider aux réanimations cardiaques.
La célèbre chanson des Bee Gees «Stayin› Alive» a été enseignée pendant des années comme le rythme à suivre pour les réanimations cardio-pulmonaires; mais les universitaires ont maintenant identifié des chansons de Swift ayant le bon nombre de battements par minute, ce qui est plus parlant pour les jeunes générations, ont souligné les intervenants.
La conférence s’est aussi penchésur le «Swiftonomics», soit l’impact économique des tournées de Taylor Swift sur les villes, l’urbanisme, les transports publics, les restaurants et les hôtels.
Elle est en mesure de dynamiser l’économie d’une ville uniquement en la faisant figurer au programme de ses tournées. L’une des intervenantes, la sociologue Georgia Carroll, a étudié la manière, très pensée, dont la chanteuse incite ses fans à se lancer dans de folles dépenses pour acquérir ses produits.
«Elle récompense les fans qui dépensent de l’argent en leur prêtant attention (...) C’est très étudié et contrôlé», souligne le sociologue. «Les fans la voient beaucoup plus comme l’amie d’à côté que comme une milliardaire superpuissante», note-t-elle.
Brittany Spanos, une autre intervenante, collaboratrice du magazine «Rolling Stone», estime de son côté comment Taylor Swift est «l’une des artistes les plus intelligentes» en termes de communication avec ses fans, réussissant à ce qu’ils se sentent «connectés» avec elle.