Commerce de détailLes CFF ne veulent pas des discounters dans les gares
Les CFF transforment leurs gares en centres commerciaux haut de gamme. Les discounters comme Aldi et Lidl n’y ont pas leur place.
Ces dernières années, les CFF ont investi des centaines de millions de francs dans la modernisation de leurs gares. À chaque rénovation, les espaces de vente et de restauration sont constamment optimisés, constate la «NZZ am Sonntag». Les kiosques disparaissent peu à peu, mais on trouve de plus en plus de magasins dits de proximité.
Il faut dire que les espaces dans les gares sont très disputés, les commerces y bénéficiant d’une réglementation spéciale qui leur permet d’ouvrir le dimanche. Les gares de taille moyenne et grande sont ainsi devenues au fil du temps des centres commerciaux haut de gamme, dont certains génèrent des centaines de millions de francs de chiffre d'affaires. La situation particulière des gares fait des CFF un acteur puissant dans le commerce de détail suisse: les chemins de fer fédéraux déterminent en effet qui est autorisé à vendre le dimanche et qui ne l'est pas. Au grand dam des entreprises qui veulent désespérément ouvrir des magasins dans les gares mais n’y parviennent tout simplement pas, à l’exemple des discounters. «Nous postulons régulièrement pour de tels emplacements et soumettons des offres intéressantes et adaptées au marché», écrit Aldi Suisse. Aldi n’a toutefois jamais reçu de contrat des CFF pour un magasin permanent. La situation n’est guère plus enviable pour Lidl.
Une position de force décriée
Les magasins bon marché n’ont-ils tout simplement pas leur place dans les gares luxueuses? «En règle générale, les CFF lancent des appels d’offres dans les gares pour des surfaces de supermarchés plus petites qu’ailleurs et situées dans des zones à haute fréquence. Pour pouvoir les utiliser avec succès, il faut de l'expérience et un concept adapté», justifient les CFF.
Grâce à sa position de quasi-monopole sur les magasins autorisés à ouvrir le dimanche dans les centres-villes, l’ex-régie fédérale gagne d'énormes sommes d'argent. En 2022, l’entreprise de transports publics a généré des revenus locatifs de 657 millions de francs. La position de force des CFF est une conséquence du droit du travail suisse, ce que critiquent les discounters. Lidl écrit que cette situation entraîne des distorsions du marché. Selon Aldi, «l’une des conséquences est qu’une partie croissante de la société fait ses courses le dimanche, et non plus pendant la semaine».