DélocalisationsPrès d'un employé de Swisscom sur cinq travaille à l'étranger
Le groupe de télécommunications helvétique se développe en Italie, recrute d'importantes équipes informatiques en Lettonie et aux Pays-Bas et ouvre des centres d'appels au Kosovo, en Bulgarie et en Pologne.
Swisscom recrute actuellement des spécialistes dans le domaine des technologies de l'information et de la communication à Riga, la capitale de la Lettonie, et à Rotterdam, la ville portuaire néerlandaise, révèle le «SonntagsBlick». Les premiers informaticiens ont été embauchés en 2019 et aujourd'hui, plus de 500 spécialistes informatiques sont employés sur les deux sites. Parallèlement, le groupe de télécommunications suisse se développe fortement en Italie par le biais de sa filiale Fastweb, qui compte aujourd'hui plus de 3000 collaborateurs. En 2022, une entreprise partenaire de Swisscom a ouvert un centre d'appels au Kosovo. Cette année, d’autres sites seront testés en Pologne et en Bulgarie. Comme le montre le rapport annuel 2023, près d’un collaborateur de Swisscom sur cinq est désormais basé à l’étranger. Sur les 19'729 emplois du groupe, 18,6% sont situés hors de Suisse, alors qu'il y a cinq ans, ce taux était de 13,6%.
Christoph Aeschlimann, directeur général de Swisscom, a confirmé ces projets au journal dominical alémanique, tout en réfutant les critiques: «Il y a pratiquement le plein emploi en Suisse», dit-il, soulignant que son entreprise a créé environ 300 postes de travail dans le pays l'année dernière. Il ne souhaite toutefois pas que ces externalisations soient considérées comme une mesure de réduction des coûts. «La raison principale est qu'il est difficile de trouver des informaticiens spécialisés en Suisse», explique-t-il.
Étant donné que le groupe de télécommunications est détenu majoritairement par la Confédération, des politiciens à Berne se montrent préoccupés par cette stratégie de «délocalisation». La conseillère nationale Greta Gysin (Les Vert-e-s/TI) a interpellé le Conseil fédéral à la fin de l’année dernière pour savoir combien il restait d’employé(e)s suisses à Swisscom. Dans un communiqué publié il y a deux semaines, le gouvernement a répondu qu’il soutenait la direction de l’entreprise dans sa stratégie de création de postes à l’étranger.