Ski alpinDeux descentes en un jour à Crans-Montana, est-ce raisonnable?
Les skieuses de Coupe d'Europe n'ont pas eu de descente samedi sur le Haut-Plateau. Alors elles disputeront deux plus petites dimanche. Explication.
- par
- Rebecca Garcia
A l’heure où les stars de Coupe du monde dénoncent le manque de temps de récupération trop faible entre deux épreuves, les skieuses de l’échelon européen se préparent à disputer deux descentes le même jour. Hérésie?
«Ce sont des choses qui arrivent, et c’est quelque chose de tout à fait faisable», relativise Florian Lorimier, le préparateur physique de plusieurs pensionnaires du plus haut niveau. «Nous n’avons rien demandé. Cela a été décidé à la demande des athlètes», se défend Marius Robyr, le président du comité d’organisation de ces courses. «Comme il y a eu des annulations partout ailleurs, elle voulaient disputer des épreuves.»
Il ne devrait donc pas y avoir qu’une épreuve de vitesse à Crans-Montana dimanche, mais bien deux raccourcies. «S’il avait été question de deux grandes descentes, nous ne l’aurions pas fait», tranche encore le patron de ces courses.
Pour lui, les efforts demandés à ces skieuses équivalent à descendre 1,25 fois la piste de Coupe du monde. Dans la formule retenue, les athlètes s’élanceront une première fois à 9h00, avant de remonter et attendre au chaud, dans le restaurant, la seconde course. Celle-ci sera lancée à 11h00. «Ce n’est pas idéal, mais il n’y a pas de problème particulier à avoir un tel programme», affirme Florian Lorimier, lui qui avait par contre dénoncé la surcharge du calendrier à l’échelle de la Coupe du monde.
Le pas entre Coupe d'Europe et Coupe du monde
Si la tenue de deux descentes le même jour en Coupe d’Europe ne semble pas choquer le monde du ski alpin, c’est parce que les paramètres de courses diffèrent totalement de ceux de Coupe du monde. La piste, tout d’abord, se présente comme moins exigeante au deuxième échelon du cirque blanc.
Pour l’expliquer autrement, descendre la piste du Mont-Lachaux à toute vitesse brûle moins les cuisses que de braver la redoutable Stelvio de Bormio ou l'Olympia delle Tofane de Cortina d'Ampezzo, celle qui a vu Mikaela Shiffrin ou Valérie Grenier terminer dans les filets.
Contrairement à des Marco Odermatt ou des Lara Gut-Behrami qui se doivent d’enchaîner toutes les courses pour espérer des globes, les skieuses et skieurs de l’antichambre de la Coupe du monde ont davantage intérêt à gagner des points que d’éviter d’en rater.
Depuis le début de la saison, les spécialistes de vitesse ont vu quatre de leurs douze courses tomber à l’eau. L’annulation de descentes de St.Anton (Aut) ont particulièrement plombé celles qui comptaient sur cette discipline pour gratter une place plus haut.