Conférence sur Gaza à Lyon: deux militants d’ultradroite écroués

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Conférence sur Gaza attaquéeDeux militants d’ultradroite écroués à Lyon

Au total, sept hommes ont été mis en examen par la justice pour leur implication dans une action violente contre un local associatif en novembre.

Des dizaines de personnes vêtues de noir, visages en partie masqués, avaient tenté de forcer l'entrée du local.

Des dizaines de personnes vêtues de noir, visages en partie masqués, avaient tenté de forcer l'entrée du local.

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Sept hommes, soupçonnés d’avoir participé à une attaque de l’ultradroite contre un local associatif abritant une conférence sur Gaza, à Lyon en novembre, ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs» et deux placés en détention provisoire, a indiqué le parquet vendredi.

Figures connues de l’ultradroite

Ils sont également poursuivis pour «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations» et, pour trois d’entre eux, pour «port d’armes», a précisé le parquet dans un court communiqué. Originaires de Lyon et des alentours, ils avaient été interpellés mardi matin par des agents de la police judiciaire appuyés par la sous-direction antiterroriste (SDAT) avec un autre suspect, qui a été remis en liberté mercredi.

Les sept ont été présentés aux magistrats instructeurs jeudi et vendredi. Cinq ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et deux écroués après une audience devant un juge des libertés et de la détention, à laquelle a assisté l’AFP. Ces deux hommes, âgés d’une vingtaine d’années, sont des figures connues de l’ultradroite lyonnaise et ont milité au sein du groupe nationaliste Bastion social avant sa dissolution en 2019.

Sept blessés, dont trois graves

L’un d’eux Eliot B. avait ensuite participé à la fondation de Lyon Populaire, dont il était devenu un des acteurs majeurs. L’autre, Tristan C., avait été condamné à six mois de prison avec sursis en octobre 2022 pour des violences sur des militants d’ultragauche. A l’audience, le parquet a requis leur maintien en détention mettant en avant le risque de «concertation» entre individus qui revendiquent la même «idéologie».

Il leur est reproché d’avoir participé, le 11 novembre, à des actes d’intimidation et de violences sur un local associatif du Vieux-Lyon, où se tenait une conférence organisée par le collectif Palestine 69. En soirée, alors qu’un chirurgien connu pour ses missions à Gaza présentait son travail devant une centaine d’auditeurs, des dizaines de personnes vêtues de noir, visages en partie masqués, avaient tenté de forcer l’entrée à coups de mortiers d’artifice et de barres de fer. L’attaque avait fait sept blessés, dont trois graves.

Attaque revendiquée sur Telegram

Un jeune homme proche «de la mouvance ultradroite», selon le procureur, avait été interpellé le soir même en possession d’une batte de baseball, d’un poing américain et d’un protège-dents et mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte notamment pour violences aggravées et dégradations en réunion. L’attaque avait été revendiquée sur une boucle Telegram par le «Guignol Squad», groupe informel coutumier des actions violentes à Lyon, et avait relancé les appels à dissoudre les groupuscules d’ultradroite actifs dans la ville. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait assuré à l’époque que «d’importants moyens (étaient) mobilisés pour interpeller les auteurs» de ce coup de force. «Nous en tirerons les conséquences pour les structures incriminées», avait-il écrit sur X.

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