#MeTooAccusé par des actrices, Jacques Doillon dénonce des «mensonges»
Mis en cause par Judith Godrèche, Isild Le Besco et Anna Mouglalis, le réalisateur réfute tout abus sexuels ou comportements déplacés.
Le réalisateur Jacques Doillon, pris dans la tempête #MeToo après avoir été mis en cause par plusieurs actrices dont Judith Godrèche, dénonce vendredi des «mensonges» et dit se tenir à la disposition de la justice, dans une déclaration transmise à l’AFP.
«Il me pelote»
«Que Judith Godrèche et d’autres femmes à travers elle aient à cœur de dénoncer un système, une époque, une société, est courageux, louable et nécessaire. Mais la justesse de la cause n’autorise pas les dénonciations arbitraires, les fausses accusations et les mensonges», explique cet hériter proclamé de la Nouvelle Vague. Invitée jeudi sur France Inter, Judith Godrèche, 51 ans, a mis en cause Jacques Doillon, 79 ans. Elle a notamment relaté une scène d’intimité avec lui, en présence de Jane Birkin, qui était alors la compagne du réalisateur.
«Tout d’un coup, (Doillon) décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi», a-t-elle raconté. «J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles», a-t-elle ajouté. Interrogée pour savoir si Jacques Doillon avait «abusé» d’elle, l’actrice a acquiescé.
«Dans le scenario»
Dans sa réponse vendredi, le cinéaste affirme que «cette scène est dans le scenario original». «C’est la scène 79 où il est notamment écrit: «Affolés, soulevés, ils font l’amour». Judith Godrèche a évidemment lu et relu le scenario puisqu’elle a même prétendu l’avoir écrit», ajoute-t-il. Concernant le remplacement de l’acteur prévu initialement pour ce tournage, évoqué par Judith Godrèche, il confirme avoir «mis fin à son engagement en fin de première semaine de tournage en raison de textes insuffisamment sus et de problèmes de rythme qui ne s’accordait pas à celui des adolescents». Selon lui, c’est à l’initiative de son producteur qu’il a décidé de reprendre le rôle, sous peine de voir le tournage s’arrêter.
Jacques Doillon et le réalisateur Benoît Jacquot ont été visés cette semaine par une plainte de Judith Godrèche et une enquête a été ouverte. «Je regarde avec attention ce bouleversement, pour ne pas dire cette révolution, initié et porté par les femmes dont la parole se libère depuis plusieurs années désormais. (...) Cependant, je n’ai jamais commis les actes qui me sont reprochés et j’apporterai à la justice, puisqu’elle est désormais saisie, tous les éléments factuels dont je dispose pour démontrer mon innocence», assure Jacques Doillon.
Deux autres actrices
Il conteste également être un proche de Benoît Jacquot, visé par des accusations d’abus et de violences de Mme Godrèche. Jacques Doillon, qui a 25 ans de plus que l’actrice, l’a dirigée à l’écran et a entretenu durant plusieurs années, sans se cacher, une relation avec elle à partir de ses 14 ans.
Dénonçant des enquêtes journalistiques «non contradictoires», Jacques Doillon a aussi été mis en cause par les actrices Isild Le Besco et Anna Mouglalis dans un article du Monde. La première assure avoir été évincée d’un tournage après avoir «refusé de coucher avec lui» et la seconde dit avoir été «embrassée de force» avant de le repousser. Dans sa déclaration, Jacques Doillon affirme pour sa part qu’Isild Le Besco lui «avait fait croire qu’elle était retenue sur un autre tournage alors qu’elle était en vacances» et il qualifie de «grotesque» l’accusation d’Anna Mouglalis.